Deux jours avant les vrais Jeux, James Edward Sullivan, un fier raciste de New York, organisait les jeux olympiques "sauvages", comme avant-goût des Jeux. un goût plus que douteux, en réunissant des ethnies de tribus d'Afrique, d'Amérique du Sud, du Moyen-Orient, des Philippines et du nord du Japon, des gens issus d'endroits surtout peu civilisés, dans le seul but de prouver que l'homme blanc, caucasien, était supérieur à tous les niveaux face à ces gens de couleurs.
On ne leur expliquait rien, on les plantait dans des compétitions, afin de pouvoir "prouver" aux scientifiques que le caucasien était la race supérieure. Ça aurait plu aux Nazies, mais nous étions bien en Amérique du Nord, aux États-Unis.
Lors des courses, quand le pistolet annonçait le départ, la terreur des coureurs était réelle. Tout le monde restait sur place. Paralysé de frayeur. On finissait par comprendre qu'il fallait courir et franchir une ligne, mais on faisait tout pour qu'ils paraissent mal aux yeux de tous. Lors de la compétition du javelot, on a été chanceux. La plupart ne sachant pas trop quoi faire avec, on finit par le laisser tomber. Ce qui , avec la justice tendancieuse des États-Unis habituelle, comptait comme un tir. Et que l'on enregistrait comme le pire tir de javelot de l'histoire des jeux. (CE N'ÉTAIT PAS LES JEUX, C'ÉTAIT UN PRÉLUDE RACISTE!). Mais les "sauvages" auraient pu choisir de montrer comment embrocher un rival avec le javelot.
Sullivan appelait cette foire les jours anthropologiques. Je ne sais trop si il visait le prix Nobel de la science, mais il avait invité les grands scientifiques du monde, afin qu'ils analysent ses concurrents. Et en viennent à la conclusion qui était la sienne. Les caucasiens sont la race suprême. Très rapidement, on s'est mis à parler de ses deux jours comme des olympiques sauvages.
La furie était telle au sein du comité olympique qu'on a tenté d'étouffer la chose (qui ne bénéficiait d'aucune complicité de leur part toute manière) et Sullivan est devenu persona non grata partout ailleurs.
Le tout premier jour, on leur a expliqué les règles des sports qu'ils allaient arbitrairement faire. Mais on l'a fait en anglais. Donc personne n'a réellement compris quoi que ce soit.
"Great fun for the savages!" a claironné l'annonceur maison.
Les résultats ont été effectivement affreux. Un pygmé a
Sullivan a voulu tirer comme conclusion que
Un Phillipin a proposé sa propre activité olympique et est monté, mains nues, le long d'un tronc sans branches, un large mât en fait, de 50 pieds, en 20 secondes 35 centièmes. Il a impressionné tout le monde. Mais on a pas insisté là-dessus.
La première vague du Ku Klux Klan aux États-Unis s'est déroulée de 1865 à 1871. La seconde allait sévir entre 1915 et 1944. Jesse Owens humilierait Hitler et les suprémacistes blancs en se montrant meilleur coureur au monde aux Jeux de Berlin. Sous les yeux du Führer. Celui-ci serait agité mais subtil dans sa déception quand Owens gagnerait, mais lorsque Owens fera l'accolade à son adversaire allemand arrivé second, cette camaraderie mettrait Hitler hors de lui.
La fin de la Seconde Guerre Mondiale mettrait un frein aux activités racistes du KKK pendant un an, mais ceux-ci reprendraient le flambeau en 1946, jusqu'à nos jours.
La présence de Trump à la présidence des États-Unis est leur plus grand encouragement.
Quand en 1950, un magazine sportif suédois concluait quand même, 7 ans après la splendide victoire d'Owens, qu'il était impossible de faire d'un nègre, un héros sportif, le magazine s'appuierait sur les conclusions de "l'analyse" de Sullivan, en 1904.
Lors de Jeux de la Honte. Les shame games.
Ce qu'on a appelé aussi les Jeux Olympiques de St-Louis de 1904.
Les premiers à être tenus hors de l'Europe.
Et qui ont été affreusement mal accueillis ailleurs qu'aux États-Unis.
Pays de l'ignorance choisie.
Les vrais Jeux Olympiques, d'Hiver ceux-là, débuteront le 9 février prochain, à Pyongchang, en Corée du Sud.