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Décryptage du Cinéma Indien avec Agilane Pajaniradja, distributeur sur l’Europe

Publié le 29 janvier 2018 par Aude Mathey @Culturecomblog
Décryptage du Cinéma Indien avec Agilane Pajaniradja, distributeur sur l’Europe À l’occasion de la sortie en simultané du film de “Bollywood”, intutilé “Padamaavat” basée sur la romance légendaire en la reine rajpoute Rani Padmavati et le sultan de Delhi Alauddin Khilji, le fondateur de la société de distribution de films indiens Aanna Films, nous éclaire davantage en quelques réponses sur cette non moins prestigieuse industrie cinématographique du Continent Indien.

– Comment vous est venue l’idée de fonder la société de distribution de films indiens Annaa Films?
En fait, en tant que cinéphile, j’avais envie de voir des films indiens au cinéma. J’ai demandé à plusieurs personnes qui étaient plus ou moins dans le milieu de faire en sorte que les films indiens sortent à Paris. Mais personne n’était intéressé. Du coup, je me suis dis je vais le faire moi-même.

Décryptage du Cinéma Indien avec Agilane Pajaniradja, distributeur sur l’Europe – Pourriez-vous nous présenter l’industrie cinématographique en quelques chiffres et faits? Est-elle vraiment concentrée à Bollywood?
Le cinéma indien est né quasiment quelques années après les premières projections des Frères Lumières en France. Les arts théâtraux ont d’abord été filmés. Aux Indes, ces spectacles étaient intégralement chantés et dansés. D’où la présence des morceaux musicaux dans tous les films indiens.
Aujourd’hui l’Inde produit 1200 films par an. Il est le premier producteur de films dans le monde. Il faut savoir que l’Inde est un rassemblement d’anciens royaumes très clairement distincts par leur langue et culture. Ainsi, quelqu’un du Tamil Nadu ne comprendra absolument pas quelqu’un venant du Kerala. Au delà de cette différence de langues, les us et coutumes varient, et parfois la typologie. Ces différences ont fait que chaque état de l’Inde ont quasiment chacun leur propre industrie du cinéma, avec leurs acteurs spécifiques, et budgets respectifs. Aujourd’hui, le Bollywood est considéré comme l’industrie clé, car ses films sont en Hindi – beaucoup d’état parlent l’Hindi – et c’est une cinématographie qui s’exporte beaucoup. De ce fait, en terme de Box Office mondial, ils étaient en effet bien en avance sur les autres industries. Mais ces 20 dernières années ont beaucoup changé la donne. “Bollywood” reste le leader, mais le cinéma de Chennai ou de Hydrabad suivent de près. Jusqu’à la veille de la sortie de “Padmaavat”, le film ayant fait le plus gros Box Office, “Bahubali”, est un film Telugu! Vu les entrées de “Padmaavat” sur ses premiers jours, il se dit qu’il va battre “Bahubali”.

– Hormis les thématiques abordées, quelles sont les principales différences entre le cinéma produit en Inde et celui en France, notamment en termes de moyens de financement public et privé puis de production?
Le cinéma en Inde est 100% privé. L’aide de l’état est nul. Depuis quelques années, un organisme public tente d’aider les productions mais cela reste anecdotique.

– Pensez-vous que des collaborations franco-indiennes soient possibles dans la production cinématographique?
La collaboration est possible. D’ailleurs ça se fait déjà mais c’est limité à des productions de type “film d’auteur”. La collaboration sur des films populaires n’a jamais été fait alors que c’est tout à fait compatible. Tout le monde attend que quelque d’autre le fasse.

– Quels sont vos projets de développement pour les prochaines années?
Nous avons plusieurs pistes de développement notamment la distribution en Europe et la Co-Production. Mais avant tout, nous devons nous renforcer sur le plan financier. C’est pour cela que nous avons lancé une augmentation de capital via la plateforme raizers.com. Nous invitons d’ailleurs à tous ceux qui sont intéressés par notre activité de se connecter sur raizers.com pour plus d’informations.

“Padmaavat” de Sanjay Leela Bhansali, avec Deepika Padukone, Ranveer Singh et Shahid Kapoor, au cinéma à partir du 25 janvier.
En Hindi, Tamoul et Telugu avec sous titres Français.
En 2D et 3D.


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