Quatrième de couverture :
Le premier acte collectif de résistance contre l’occupant nazi. Ferdinand, jeune mineur du Pas-de-Calais, se sent peu concerné par les consignes de grève générale. Mais en 1941, en pleine guerre mondiale, l’heure n’est plus aux hésitations !C’est chez Marilyne que j’ai découvert cette BD, dont le graphisme m’a séduite.
Le scénario raconte la révolte de mineurs à Montigny-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, en 1941, une grève qui sera durement réprimée par la police française aux ordres des Allemands. Perdu dans cette grève, Ferdinand, accusé de trahison par ses collègues mineurs, subira leur colère au camp de Sachsenhausen o ils seront internés. Koza et Marion Mousse donnent du rythme à cette histoire en mêlant les épisodes de la grève et les longs mois au camp, ainsi que la recherche des survivants (que j’ai trouvée très émouvante) par la soeur de Ferdinand, à l’hôtel Lutétia (Paris).
Ce qui est remarquable dans cette BD au découpage tantôt large, tantôt serré sur la planche, c’est la technique utilisée par Marion Mousse, un noir, gris et blanc somptueux, sans doute exécuté au lavis (ou aux marqueurs rough ?) qui rend magnifiquement compte de la réalité de la mine, du poids de la trahison et de la rumeur sur Ferdinand, de la grisaille et de la noirceur des jours interminables au camp d’internement. Les visages paraissent un peu frustes avec ce procédé, et donc un peu difficiles à différencier parfois, c’est le seul bémol que je peux apporter, mais cette BD permet de découvrir de belle façon un épisode inconnu de la seconde guerre mondiale.
KOZA (scénario) et Marion MOUSSE (dessin), La révolte des terres, Casterman, 2017