La rentrée littéraire hivernale a dévoilé une jolie sélection d'essais et de romans. Parmi les nouveautés qui ont retenu mon attention : Les loyautés de Delphine de Vigan. Chaque week-end, un livre est à l'honneur dans la newsletter. Il était temps que je recommence à parler de mes lectures sur le blog même. Avez-vous lu les précédents ouvrages de Delphine de Vigan? Cette fois, l'auteur à succès nous immerge dans le monde d'un adolescent que son professeur pense maltraité. Sa réalité entre en résonance avec les démons des adultes qui l'entourent. Les thèmes s'imbriquent au fil des pages et nous embarquent dans un petit bout de vie où le passé rythme la danse, où les difficultés des adultes rythment le quotidien des enfants.
Delphine de Vigan interroge nos propres loyautés
Les loyautés ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans.
Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves.
Vous sentez-vous loyal? Envers qui? A quoi? Comme les femmes du dernier roman de Delphine de Vigan, mon enfance marque encore celle que je suis. Par bonheur elle fut (bien) plus douce que les leurs. Mon quotidien de prof m'a sans doute rapprochée d'Hélène, professeur dans un collège parisien. Je me suis laissée embarquer par l'histoire et les personnages sans difficulté. J'en ai croisé des petits Théo... Ces adolescents fuyants, insaisissables, qui se font discrets. On soupçonne parfois des réalités compliquées. On se confie à la hiérarchie, à l'infirmière scolaire pour ne pas rester seule face à nos intuitions. On propose à certains un point écoute pour qu'ils libèrent leur parole en confiance. Delphine de Vigan relate bien ces moments de doute.
Delphine de Vigan raconte quatre destins liés
Elle a tissé une toile autour de Théo: un collégien qui navigue comme il peut entre ses parents divorcés. La mère de l'adolescent voit en lui l'homme qui l'a abandonnée et son père a chuté de son piédestal peu de temps après le divorce. Théo s'est fait un ami: Mathis, qu'il fait volontiers glisser dans son univers un peu glauque. La mère de Mathis ne l'aime pas beaucoup, ce Théo. Dans Les loyautés il est question d'amitié, il est question de couple, il est question de chômage, de faux-semblants. Delphine de Vigan nous embarque dans quatre quotidiens dépeints avec justesse: celui de Théo, celui de Mathis, d'Hélène leur professeur de SVT et de Cécile, la mère de Mathis. On les voit, on les sent, on les ressent ces personnages.
Pour qui se laissera embarquer dès les premières pages par la valse des personnages de Delphine de Vigan, il sera difficile de lâcher le roman avant de savoir ce que cache Théo. L'adolescent cache-il véritablement quelque chose ou est-ce le fruit de l'imagination de son professeur de sciences? Hélène est sensible. Elle se laisse guider par son intuition. Une intuition héritée d'une enfance singulière qui dicte ses pas. Plus jeune elle a été battue par un père jaloux de sa vivacité d'esprit. Transfère-t-elle ses souvenirs d'enfance sur la vie supposée du petit Théo? Cette question nous tiendra en haleine jusqu'au bout, autant que les épisodes secondaires.
Si vous cherchez une idée de lecture ces prochains jours, arrêtez-vous à une librairie et découvrez la dernière histoire de Delphine de Vigan. A titre indicatif le roman Les loyautés est court, dense, incisif. Il se lit rapidement. En une soirée, un week-end, ou le temps de quelques trajets en métro...Rendez-vous dans ma newsletter inspiration du week-end pour une nouvelle idée de livre 🙂 Pour la recevoir, renseignez prénom / ville / adresse email et agrandissons le cercle ♡
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