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Botkeeper, le chatbot comptable

Publié le 26 janvier 2018 par Patriceb @cestpasmonidee
Botkeeper Dans l'état actuel de maturité de l'intelligence artificielle, ses domaines de prédilection sont ceux dans lesquels il existe un taux élevé de tâches répétitives, requérant peu d'expertise humaine. La comptabilité des entreprises est ainsi une candidate idéale, qui a logiquement inspiré la création de « botkeeper », un service hybride d'un nouveau genre.
Même si elle n'est pas toujours facile à maîtriser, la comptabilité est une de ces disciplines dont une grande partie de l'activité est consacrée à des fonctions routinières, obéissant à des règles rigoureuses et immuables. Elle se prête donc naturellement à une automatisation. Les capacités d'auto-apprentissage disponibles actuellement sur le marché permettant de modéliser les règles à appliquer dans ces cas récurrents, ce qui n'était jusqu'alors qu'une promesse futuriste peut désormais se concrétiser.
Alors que des outils spécialisés sont déjà apparus (par exemple pour la réconciliation automatique des règlements de factures), la solution proposée par « botkeeper » offre un service universel. Pour ce faire, elle combine le chatbot, capable de prendre en charge le travail courant, et une équipe d'experts comptables humains, dont les rôles comprennent l'aide à l'apprentissage et le contrôle des automates, le traitement des opérations trop complexes… et la gestion des demandes spécifiques des clients.
En pratique, le nouvel utilisateur du système se voit affecter un assistant intelligent, accessible par mail ou par tchat, et, comme dans le cas d'un cabinet traditionnel, un comptable dédié. Assistés de ce « coach », les algorithmes prennent en compte ses requêtes écrites et gèrent en toute autonomie les flux financiers capturés grâce à une connexion directe aux systèmes des banques et des établissements de carte de crédit. Ils assurent l'enregistrement des écritures, les réconciliations, l'envoi de factures…
Accueil Botkeeper
L'ensemble est intégré avec les logiciels comptables traditionnels (Xero et Quickbook Online, à ce jour), auxquels il ajoute en outre une puissante surcouche d'analyse, destinée à accompagner l'entreprise dans son pilotage. Par ailleurs, parce que des métiers distincts répondent à des règles et des habitudes différentes, « botkeeper » propose des variantes de son chatbot pour quelques spécialités particulières, telles que la restauration, les soins dentaires, l'édition de logiciel, les salles de sport…
Cet exemple représente en quelque sorte l'archétype de l'invasion de l'intelligence artificielle dans l'environnement professionnel : en confiant les tâches « mécaniques » rébarbatives à des automates, les experts se réjouissent de pouvoir exercer leur talent sur des sujets plus intéressants, tandis que les traitements comptables sont accélérés, plus fiables et moins coûteux. En apparence, le projet bénéficie à tout le monde et se veut d'autant plus rassurant qu'il laisse une place de choix à l'humain.
Des questions cruciales sont pourtant posées par la perspective que dessine « botkeeper ». Pour commencer, comment se formeront les experts de demain, qui, aujourd'hui, acquièrent leur expérience en gérant des tâches progressivement plus sophistiquées, si des robots prennent leur place dans cette phase d'apprentissage ? À plus long terme, pourquoi faudrait-il croire que les algorithmes ne parviendront pas à maîtriser toutes les arcanes de la comptabilité, ne laissant aux hommes qu'une responsabilité de communication avec les clients quand ces derniers le demandent ?

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