Robert De Niro salué en République Tchèque

Le 43ème Festival international du film de Karlovy Vary crée en 1946, se veut la principale vitrine du cinéma  d'Europe de l'Est, avec une section spéciale "A l'Est de l'Ouest"...Il débute demain pour neuf jours en République tchèque va couronner cette année de son "globe de cristal" l'acteur, directeur et producteur américain Robert De Niro.
Sélection
La sélection officielle du festival comprend 14 long métrages, dont Iza stakla du Croate Zrinko Ogresta, Captive du Russe Alexei Uchitel, deux films tchèques les Karamazov de Petr Zelenka et les enfants de la nuit de Michaela Pavlátová, mais aussi "Les tremblements lointains" du Belge Manuel Poutte et La vérité ou presque du Français Sam Karmann.
What Just Happened, le dernier film produit et réalisé par Robert de Niro, sera projeté hors concours à l'ouverture du festival.
L'an dernier, plus de 115.000 festivaliers ont afflué dans la ville thermale de Karlovy Vary, l'ancienne Carlsbad où se pressait l'intelligentsia européenne au 19ème siècle. (sources afp/7sur7)

What happened to De Niro???? Chronique du 26 mai dernier.

Robert de Niro interprète un producteur de cinéma dont les vies professionnelle et privée évoluent de crise en crise dans une comédie noire sur le petit monde de Hollywood et ses relations avec le Festival de Cannes. Les dernières scènes de "What Just Happened?", qui avait déjà été projeté en février au Festival de Sundance, se déroulent à Cannes, ce qui en faisait le film tout trouvé pour clore ce 61e Festival de Cannes."What Just Happened?" n'était pas en compétition pour la Palme d'or et a été montré samedi au Palais des Festivals. Sean Penn et Bruce Willis se parodient dans cette satire tirée des mémoires du producteur hollywoodien Art Linson et réalisée par Barry Levinson, cinéaste américain connu, entre autres, pour "Rain Man". De Niro interprète Ben, un personnage à la fois comique et tragique, qui doit composer avec deux ex-épouses et leurs proches, un réalisateur toxicomane et maniaco-dépressif, un patron de studio qui exige des changements radicaux sur son dernier film et enfin avec Bruce Willis qui refuse obstinément de raser sa barbe pour jouer le rôle d'un héros de film d'action.
Le film aborde d'un point de vue ironique le processus de création d'un film, montre comment l'argent l'emporte presque toujours sur l'art et comment personne à Hollywood n'est à l'abri des caprices des patrons de studio, des stars et des spectateurs. "C'est vraiment un endroit où la plupart des gens ne vont pas bien", a dit Linson lors d'une conférence de presse, lorsqu'on lui a demandé son point de vue sur Hollywood. "Je sais que c'est difficile à croire" La plupart font de leur mieux pour que jamais on n'ait pas à leur demander de démissionner. Peu importe que vous soyez Steven Spielberg ou n'importe quel autre cinéaste, tout le monde est comme un escargot sur un verre qui se cramponne pour ne pas tomber".

LES "ANGOISSES" DE DE NIRO "Quand on est là (à Hollywood) ... on angoisse parce qu'on se demande si on sera à la hauteur, si on fera un autre film, si on pourra avoir tel ou tel acteur", a-t-il dit. "Parfois, tout dépend d'un seul acteur, comme cela a souvent été le cas pour moi, tout le monde attendant que je dise oui ou non". Le film ne plaisante pas seulement avec Hollywood mais avec Cannes également. C'est ainsi que l'un des personnages du film explique comment le long métrage que De Niro produit a intégré la sélection officielle du Festival. "Le Festival n'a pris le film que parce qu'il voulait des stars. Ils (les responsables) n'ont vu qu'un extrait de 10 minutes", dit-il. Les applaudissements de la presse étaient nourris à l'issue de la projection, attestant du sentiment chez certains festivaliers, souvent américains, que Cannes fait le maximum pour attirer les stars et s'assurer des montées des marches prestigieuses, tout en marginalisant les films expérimentaux.

SOURCES Nouvel Obs traduit de l'anglais