C’est l’une des expositions incontournables de la saison culturelle parisienne. Pour marquer le centenaire de sa naissance, le Grand Palais consacre à Irving Penn la première rétrospective en Europe depuis son décès en 2009. Une claque artistique que l’on accepte volontiers de se prendre en pleine figure.
En témoignent ses clichés de mégots, qu’il assemble scrupuleusement comme pour révéler la relation troublante qui lie les individus à la cigarette… Curieux quand on sait que Penn détestait le tabac à titre personnel. De même, sa série de nus n’expose plus des corps filiformes et lisses mais bel et bien de « vraies » chairs ressemblant à d’authentiques sculptures. Un traitement photographique permettant d’appréhender différemment le corps et sa charge érotique.
Si l’on retient essentiellement d’Irving Penn ses portraits de mode, les 235 images exposées au Grand Palais présentent le fruit du travail d’un véritable maître, aussi éclectique que touchant dans ses nombreuses interprétations du réel. Avec pour point culminant la découverte de ce fameux rideau gris qui ne l’a jamais quitté… Que l’on se prend à photographier soi-même pour tenter de cueillir ne serait-ce qu’un peu du talent de Penn, ou simplement pour le plaisir de conserver une partie de son aura, comme il l’a fait tant de fois devant ce support avec ses modèles. Un cours magistral que personne ne pourrait refuser. Publicités &b; &b;