Le déjeuner de Pâques était l'un des cinq grands festins familiaux de l'année (les déjeuners du samedi et les thés vespéraux avec les amis qui débarquaient chez nous parce qu'ils avaient vu de la lumière, ne comptaient pas) et occupait la première place pour les efforts déployés.
Les préparatifs commençaient un an à l'avance, parce qu'il fallait dénicher les denrées indispensables.
S'il est coutume d'associer le régime communiste, qui sévit dans l'ex-Union soviétique , à son cortège de privations, de frustrations, il est moyen aussi de le considérer sous un autre angle et par le prisme d'une petite fille, gourmande, qui s"éveille à la vie et la la tendresse d'une famille aimante.
La fillette qu'est l'auteur, dans les années soixante, s'extasie des merveilles d'inventivité de son entourage et des spécialités quotidiennes, saisonnières et festives qui évoquent à son palais tant de madeleines proustiennes .
Vif, joyeux et frais, le récit est doté d'un carnet de recettes et d'un précieux glossaire
Souvenirs culinaires d'une enfance heureuse, Alice Danchokh, récit traduit du russe par Anne Coldefy-Foucard, Ed. du Rocher, janvier 2018, 220 pp