Evert Van Meeuwen, Investment Officer chez NN-Delta Lloyd Life, revient brièvement sur le trimestre économique écoulé et formule quelques prévisions pour les premiers mois de l’année 2018. À quoi peut-on s’attendre en tant qu’investisseur ?
« L’année 2017 aura été, à tous les égards ou presque, une excellente année boursière », déclare Evert Van Meeuwen. « Pratiquement toutes les grandes régions ont enregistré une belle croissance économique et l’inflation est restée faible ». Les indices boursiers se sont remarquablement comportés : l’Euro Stoxx 50 a enregistré un rendement (dividendes compris) de près de 10 % (y compris les dividendes pour Euro Stoxx & S&P), alors que le S&P 500 a gagné 22 % en dollar, soit près de 7 % en euro. »
Une des conséquences de tout cela est que nous nous retrouvons aujourd’hui avec des valorisations relativement élevées, surtout aux États-Unis. Et si nous comparons avec les périodes de forte croissance, de valorisations élevées et de politique monétaire accommodante par le passé, une bulle pourrait aussi se former. Les excellentes années 90 ont ainsi été suivies par la bulle technologique alors que la période 2004-2007 a été suivie par la bulle immobilière. Nous dirigeons-nous donc aussi vers une bulle ? Et si oui, laquelle ? Je n’en sais rien. Peut-être celle des devises virtuelles comme le Bitcoin ?”
Optimisme pour le 1er trimestre
« Les anticipations globales des économistes sont positives, surtout pour le premier trimestre 2018. Mais tout le monde se rend bien compte que le marché intègre déjà une grande partie de ces sentiments positifs. Nous nous dirigeons donc lentement mais sûrement vers un point de changement. Quels sont les risques par exemple ?
- le risque géopolitique, notamment au Moyen-Orient ou entre Trump et la Corée du Nord ;
- une hausse plus rapide que prévu de l’inflation qui rendrait les obligations plus intéressantes et diminuerait ainsi l’intérêt pour les actions.
- le taux d’endettement vertigineux des banques chinoises.
Je suis, comme de nombreux collègues, optimiste, mais je plaide aussi malgré tout pour la prudence. Si les marchés changent de direction, nous devrons être capables de réagir rapidement. Et mieux vaut dans ce cas être bien conscient que cette haute conjoncture ne durera pas éternellement. »