Dimanche, dans Libération, l'écrivain et chroniqueur télé Yann Moix signait une charge vigoureuse contre Emmanuel Macron et l'action de policiers à l'égard des migrants à Calais. "Vous humiliez la France en humiliant les exilés", écrivait-il notamment, accusant des "fonctionnaires de la République" de "frapper, gazer, caillasser, brimer, humilier" des migrants. Il lançait même: "Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure."
Quatre plaintes en cours d'examen par la justice
Le Canard enchaîné, dans son édition à paraître ce mercredi, montre qu'il n'est pas le seul à être ulcéré par les pratiques présumées de certains policiers à l'encontre des migrants à Calais. Le journal relève qu'en 2017 quatre plaintes ont été déposées au commissariat de la ville contre des policiers. Ces plaintes sont en cours d'examen par la justice.
Le 15 janvier, la veille du déplacement d'Emmanuel Macron à Calais, trois associations portaient plainte contre X pour destruction et dégradation de biens leur appartenant. Les plaignants, en l'occurrence Utopia 56, L'Auberge des migrants et le Secours catholique, ont assuré: "Malgré la trêve hivernale, les exilés de Calais sont dépossédés quotidiennement des biens leur permettant de se protéger du froid. Chaque semaine, des sacs de couchage, bâches et tentes sont mis à la benne, détruits, voire gazés".
Un rapport commandé par Gérard Collomb
Enfin, une bénévole d'une association a saisi par deux fois l'Inspection générale de la police nationale au moyen d'une plateforme internet qui transmet les signalements qui lui sont faits aux directions des services mis en cause. Elle a affirmé avoir vu le 27 septembre dernier le conducteur d'un véhicule de CRS faire usage de lacrymogène contre trois piétons africains. Et les milieux associatifs ne sont pas les seuls à se faire l'écho de pratiques répréhensibles.
En octobre 2017, un rapport commandé par Gérard Collomb aux Inspections générales de l'Intérieur formulait les choses suivantes: "L'accumulation de témoignages écrits et oraux (...) conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d'emploi de la force et à la déontologie policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violence, sur un usage disproportionné des aérosols lacrymogènes, la destruction d'affaires appartenant aux migrants".