Effectuer un frottis pour se faire dépister du cancer du col de l'utérus n'est pas un examen banal pour la plupart des femmes au point que 35% déclarent ici leur gêne. Cette enquête menée par une association caritative, Jo's Cervical Cancer Trust, auprès de plus de 2.000 femmes britanniques révèle que près d'une femme sur 2 évite ou retarde ainsi l'examen. Des résultats riches d'enseignement pour les interventions de sensibilisation.
Si, en France, toutes les femmes âgées de 25 et 65 ans sont invitées à réaliser un frottis cervico-utérin tous les 3 ans, si 90 % des cancers du col de l'utérus pourraient être évités avec ce principe de dépistage, chaque année le cancer du col de l'utérus touche 3.000 femmes et entraîne encore 1.100 décès.
Cette enquête, certes britannique, montre non seulement que la gêne des femmes sur la forme de leur corps est un obstacle majeur à la réalisation de cet examen mais aussi qu'un grand nombre d'entre elles ne sont pas conscientes de l'importance voire de la nécessité de ce dépistage. En fin de compte, une femme sur 3 pense que le dépistage ne réduit pas le risque de cancer. L'enquête a été menée auprès de 2.017 femmes. Les résultats sont frappants :
- 46% n'ont pas participé au dépistage, l'ont retardé ou le retardent systématiquement ;
- 15% n'ont pas été dépistées ;
- 24% l'ont retardé au moins une fois ;
- 7% le retardent systématiquement.
- 61% des femmes âgées de 25 à 35 ans ne savent pas qu'elles font partie du groupe à risque le plus élevé de cancer du col de l'utérus ;
- 37% pensent que le dépistage ne contribue pas à réduire le risque de maladie ;
- 24% s'estiment en suffisamment bonne santé pour ne pas avoir à passer le dépistage !
- 17% ont bien conscience de l'importance de faire un frottis mais ne savent pas vraiment pourquoi. Ces femmes représentent un tiers de celles qui ne pratique pas le dépistage ;
- 11% ont eu le vaccin anti-HPV et pensent pour cette raison, inutile de se faire dépister.
- 35% se disent gênées en raison de leur forme corporelle (50% des femmes qui ne se font pas dépister), 34% sont gênées par l'apparence de la vulve (48% des femmes qui ne se font pas dépister) et 38% sont gênées par leur odeur corporelle ;
- Ensuite l'épilation est une condition pour faire un frottis pour 31%, ne pas avoir à manquer le travail pour 35%, ne pas manquer leur séance de sport pour 16%, ou ne pas manquer un rendez-vous important pour 14% ;
- 26% invoquent la difficulté de prendre rendez-vous
- 20% préfèrent finalement " ne pas savoir " (34% des femmes qui ne se font pas dépister)
- 30% des femmes n'ayant jamais subi de frottis disent ne pas savoir où s'adresser.
Et pourtant, en dépit de ces résultats, 94% des femmes seraient preneuses d'un test de dépistage gratuit !
On comprend à la lecture de ces résultats, la nécessité de mieux informer les femmes sur l'importance d'un dépistage régulier du cancer du col de l'utérus et d'améliorer l'accès aux services de dépistage, en particulier pour certains groupes de femmes, moins bien suivies et informées.Équipe de rédaction Santélog