À quelques encablures de l’ancienne capitale administrative de RFA, de Bonn, la municipalité de Düsseldorf n’a eu de cesse de s’employer à réinventer son urbanisme et de se recréer une identité, pour renaître de ses cendres, puisque sinistrée à 90% en répercussion aux bombardements de la 2ème Guerre Mondiale.
La métropole de 600 000 habitants est traversée par le Rhin et la rivière Düssel (Crédits photo de ce qu’il en reste: Alexandre Plateaux), d’une longueur de 14km, mais de 45km au total, qui a donné son nom à la cité créée en 1288.
Ainsi, de nombreux projets sont sortis de terre en vue de rendre tout son attrait à la ville. 7 ponts de taille monumentale supervisés par le même architecte, ont pris place sur le Rhin, comme véritable artère culturelle et économique.
Sur les bords du fleuve prennent place de multiples festivités tout au long de l’année, et séparent la partie principale de Düsseldorf et l’autre préservée pendant la Guerre, le quartier Art Nouveau, l’Oberkassel.
Des essais sont actuellement en cours sur un de ces ponts pour tester la circulation, avec pour aides, un crédit de 14 millions d’euros provenant du gouvernement allemand.
La place jouxtant les quais où se trouvent plusieurs brasseries, est le véritable point de rencontre pour la plupart des festivités jalonnent la vie locale, au fil de l’année. Leur thématique internationale montrant l’aspect cosmopolite inspirant les vocations festives organisées par la municipalité, dont le mythique Karnaval, le Marché Français, la Fête Japonaise du Printemps ou encore le départ du Tour de France 2017. C’est également le lieu du Marché de Noël ayant cours durant 6 semaines et de la plus grande kermesse du Rhin, sur 9 jours en juillet, réunissant quatre millions de visiteurs. Le même mois est consacré à la tradition du tir avec un défilé de 3000 carabiniers en uniforme et calèches (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Actuellement peuplée de 600,000 habitants, elle comporte la plus forte communauté japonaise en Allemagne avec 7,000 ressortissants du pays du Soleil Levant, dont la plupart employés parmi les 350 sociétés japonaises implantées localement, générant ainsi une vie communautaire riche, composée de centres culturels, temples et autres spécialités nippones dont le karaoké.
Sur cette Burgplatz, laissée vacante par l’emplacement de l’ancienne forteresse du prince électeur (détruite en 1872) dont il ne susbsiste que la Tour (Schlossturm), contenant à présent le musée de la navigation, à proximité directe de l’ancienne basilique Saint Lambert contenant les reliques de Saint Appolinaire.
La poursuite du tour du centre-ville de Düsseldorf, naguère fondée en 1288, s’effectue dans le vieux centre (Altstadt) et ses monuments emblématiques dont la Mairie (Rathaus) et ses constructions d’époque si représentatives du style architectural germanique et de surcroît préservées par les bombardements.
Une statue des fameuses “Radschläger”, un des symboles de la cité, remontant à ses origines lors de la victoire de Worringen, où les enfants firent la roue. Un concours de roue annuel des écoles subsiste ainsi qu’un parcours de 100 sculptures à travers la ville viennent égayer les rues; atteignables via un vaste réseau de transport en commun composé de métro, tramway et bus. Afin d’approfondir le tour, des visites guidées sont organisées par l’Office de Tourisme de la ville, en plusieurs langues.
Des exemples du mix architectural régissant les constructions ancestrales et celles plus contemporaines comme l’Art Nouveau, constituant l’âme de cette ville à la fois si vieille et si jeune, faisant partie prenante de la visite, dont le très british, Hôtel Sir Astor (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Un peu plus loin se situe la grande artère dédiée aux prestigieuses enseignes de mode et luxe, la KönigsAllee, aussi connue sous le terme de “Kö”, l’une des plus longues avenues marchandes d’Europe.
Bordée par un canal et sa sublime fontaine aux Tritons, elle renferme l’un des premiers grands magasins allemands, le Kaufhof dont le fameux architecte Josef Maria Olbrich, ainsi que la “Schlanke Mathilde”, une horloge qui fut un point de rassemblement historique. Non loin de là, l’imaginatif édifice du Kö-Bogen (ci-dessus en photo) est un lieu phare du renouveau architectural du vieux centre (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Une ville qui ne cesse de se moderniser
Ce Parlement régional, édifié en 1993, vient remplacer celui qui était à l’origine basé dans l’actuel musée d’art contemporain, K21.
Cet édifice revêt une prouesse non négligeable puisqu’il repose sur l’ancien port de la ville comblé par du sable. Il est ouvert au public de 11h à 17h, offre notamment à l’admiration une kyrielle d’oeuvres d’art.
Non loin de là, sient les bureaux de l’administration régionale derrière des verrières infinies et en avance énergétiquement par rapport à son année de construction en 1998, ce qui lui valut d’être primé au salon MIPIM de Cannes. Le site est également accessible au public jusqu’à son 1er étage.
Cette façade de verre offre une perspective remarquable sur la RheinTurm, construite en 3 ans entre 1979 et 1982, en partie à l’aide du sable présent sous le Parlement, et officiant en tant qu’antenne relais pour la radio et la télévision. Du haut de ses 240 mètres d’altitude, elle propose une vue imprenable sur la ville et notamment de son restaurant d’altitude à 170 mètres, vous permet de contempler le panorama (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Elle sert de porte d’entrée vers le véritable quartier contemporain MedienHafen de Düsseldorf, centre d’affaires concentrant les énergies nouvelles en matière d’architecture et de design.
Le tout basé autour de l’ancien port, offrant aujourd’hui un savant mélange des styles et d’époques entre des anciennes halles à grain, de l’ancienne centrale électrique du port ou encore de ce bâtiment de Roggendorf-Haus recouvert de Flossis, ces curieuses créatures palmées multicolores installées en 1998 par l’artiste Rosalie. Fantaisies architectures mêlées aux vestiges du passé, entourées de créations plus contemporaines dont un prix Pritzker et surtout l’immanquable immeuble triptyque “dansant”, baptisé Neuer Zollhof, imaginé par l’architecte canadien Frank Gehry (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Un concentré d’Art moderne
Düsseldorf voue un culte à l’Art en général et notamment aux oeuvres artistiques urbaines, disséminées ça et là, tel un jeu de piste à travers les quartiers. Notamment ici le monument du souvenir en bronze de la Bataille de Worringem, célébrant les 700 ans de la cité en 1988 et les Säulenheiligen de l’artiste Christoph Pöggeler, représentant des figures humaines posées sur des colonnes publicitaires depuis 2001.
À quelques encablures de ce quartier concept est proposé le centre d’Art Contemporain KIT, enterré tel une galerie souterraine de béton et offrant des installations artistiques fort inspirées. Situé directement sous la Promenade le long du Rhin, dans un espace niché entre deux grands axes routiers, l’espace culturel a été inauguré en 2007 comme lieu de rencontre spectaculaire et point focal pour l’Art contemporain, et par ailleurs situé à la même latitude que le Ministère des Familles et l’ancienne Chancellerie d’Etat sur la Horion Platz. Les visiteurs peuvent accéder à l’espace d’exposition littéralement sous-terrain à travers le KIT Café et par un grand escalier ou l’ascenseur: l’espace lui-même suit un arc elliptique sur 140 mètres et est parallèle au Rhin. La hauteur du plafond et la largeur de l’espace varient. Les œuvres elles-mêmes sont exposées entre les murs nus et sont produites par les artistes jeunes et émergents invités à y exposer par le directeur artistique du KIT, Gertrud Peters. De quatre à six expositions en alternance sont organisées chaque année (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Ce qui est également le fort du musée tout aussi d’obédience contemporaine le K21, relié à son homologue par K20 par une navette régulière gratuite.
Depuis 2010, le musée K21 sert de lieu de rendez-vous pour les artistes internationaux et un lieu pour les œuvres contemporaines d’une collection nourrie de rencontres illustré par l’espace offert par les 22 salles réparties sur trois niveaux. Le gigantesque espace d’exposition propose ces installations disséminées sur différentes pièces distinctes et plusieurs niveaux, enjolivant la logique surprenante et inattendue de l’offre artistique, à mi-chemin entre cellules monastiques et temple de l’Art.
Les artistes contemporains sélectionnés sont invités à montrer des projets pour une période d’un an, entamant ainsi un dialogue avec l’architecture et avec des œuvres de la collection permanente. Les nouvelles installations, qui seront visibles tout au long de l’année 2017, mettront l’accent sur la mise en scène quasi théâtrale et les extensions architecturales de l’espace environnant. Le K21 (Künstlerräume) est sponsorisé par la SpardaWest Bank Stiftung et ce depuis 2016.
Incontournable actuellement, au zénith du musée, sous la verrière officiant de toit, se joue un curieux manège depuis bientôt un an… L’expérience proposée au visiteur, suspendu à plus de 25 mètres au-dessus du patio parcourant en orbite ou contemplant le ciel, allongé sur une toile de câbles en acier, surplongeant le vide, fruit de l’installation impressionnante du Studio Tomas Saraceno. Au sein de cette structure en réseau, qui s’étend au total sur 2 500 m² de surface, se trouvent une demi-douzaine de “sphères” gonflées, ayant des diamètres allant jusqu’à 8,5 mètres.
Par ailleurs, depuis le 18 novembre 2017 se déroule l’exposition temporaire du cofondateur de l’Arab Image Foundation (1997 à Beirut) et principal contributeur de sa collection en expansion, l’œuvre de l’artiste libanais Akram Zaatari, présentée au sous-sol, à travers ses photographies (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Hormis ces deux sites notables, ce ne sont pas moins de 17 musées et 100 galeries à la disposition des visiteurs, dont le Musée du Cinéma ainsi que celui de la Céramique (Hetjens) dans le quartier des galeries et antiquaires de Carlstadt. Par ailleurs, le musée de la Moutarde, à Bergerstrasse, met en valeur l’authentique moutarde locale, la “Löwensenf” ou encore l’immanquable Palais de l’art (Museum Kunstpalast) et le musée du Verre (Glasmuseum Hentrich).
Une culture locale de brasserie ancrée dans le lien social.
Il est notamment possible de goûter à un panel varié de cette bière locale lors d’un tour itinérant, à pied, le “Altbier Safari”. À travers un parcours de 5 brasseries des plus marquantes de la ville, dont la plus récente baptisée Kurzer Brauerei, mais aussi d’autres plus anciennes Zum Schlüssel, Uerige, Füchschen Brauerei. La plupart étant situées sur le “Plus Grand Comptoir au Monde”, composé de 260 établissements, débutant du Rathaus, où viennent se retrouver les habitants à tout moment de la journée en plein coeur de la ville, poursuivant cette tradition de tavernes. Seulement 2 de ces entités fabriquent encore leurs bières dans le centre ville (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Parmi elles, l’institution Uerige, une immense brasserie qui officie depuis 1862 et offre un espace grandissime ainsi que d’autres plus historiques et confidentiels pour une capacité de 500 personnes, aux amateurs de malt. Le tout sous la houlette de l’expert Brasseur, le Docteur Christoph Tenge. Sa devanture également ornée d’une statue du fameux symbole de la ville des “Radschläger”.
Son breuvage est exporté à travers le Monde et dote par ailleurs certaines éditions limitées dont la dernière sortie des fûts pour seulement une journée le mardi 16 Janvier.
Le site propose également une restauration typiquement allemande agrémentée de spécialités plus régionales ainsi que des oeuvres d’Art de premier plan réparties à travers les différentes salles sont des oeuvres d’Imi Knoebel ou encore une photographie du célèbre artiste local Andreas Gursky, dont la célèbre oeuvre Rhein II avait été adjugée 3 millions d’euros chez Christie’s en 2011.
Par ailleurs, ce dernier a participé activement à l’élaboration de l’ouvrage édité pour l’anniversaire de l’établissement. Au fil des pages, notamment chaque oeuvre en revêtant les murs est commenté par une personnalité du milieu de l’Art (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Un incontournable détour par l’Opéra
Le bien nommé Oper Am Rhein est un projet commun aux villes de Düsseldorf et Duisbourg, réunissant leurs deux entités d’Opéras, poursuivant une longue tradition de collaboration des deux grandes cités voisines, nichées sur le Rhin. Initialement, le Stadttheater de Düsseldorf fut construit à partir de 1873, la première salle d’opéra de la ville, selon les plans de l’architecte Ernst Giese. Dès le 28 novembre 1875, c’est-à-dire avant même l’achèvement des travaux, eurent lieu les premières représentations. Présentement, le lieu abrite l’un des ensembles vocaux et chorégraphiques les plus dynamiques de toute l’Allemagne.
Actuellement se joue l’opérette en trois actes du compositeur autrichien Franz Lehar, “Der Graf Von Luxemburg”, jusqu’au 7 février 2018 et reprise à Duisbourg du 13 Juin au 1 Juillet 2018. et avec une mise en scène très “Années folles” pour une distribution très éclectique laissant place à une atmosphère très festive et burlesque, contournant au détour de certains textes pour aborder des sujets d’actualité comme la présidence Trump ou l’indépendance de la Catalogne (crédits photo: OperAmRhein).
D’autres salles de spectacle viennent agrémenter les sorties locales, telles que le théâtre musical Capitol, le cabaret Apollo de Roncalli, le premier théâtre politique d’Allemagne Kom(m)ödchen ou encore l’autre plus classique Schauspielhaus.