Avec Nass (mot qui signifie « Les gens », et qui est aussi le début du nom d’un groupe de musique gnawa), la percussion nous cueille dès le commencement. Elle va nous réunir. Les danseurs, au nombre de sept, seront guidés par ce rythme. Ils frapperont le sol, leurs déplacements seront rarement individuels : il ne s’agit pas d’un agrégat de performances mais de la recherche d’une sorte d’unité organique, un corps collectif. Pas non plus de démonstration de force prétendument virile : plutôt la tension entre le sol et le ciel qui traverse le corps. Certaines images me restent en tête : notamment celle où les danseurs, ayant soulevé leurs T-shirts, forment une ligne proche de l’horizontale traversant le plateau, la main de l’un tenant le tissu de l’autre et ainsi de suite. Une idée du collectif pour aller quelque part. À la force du collectif s’allie une forme de douce puissance que les lumières, signées Françoise Michel, semblent structurer : lumières projetées sur une toile évoquant un ciel et accueillant des couleurs tantôt d’un côté, tantôt de l’autre où s’inscrit la danse.
J'ai vu ce spectacle au !POC! d'Alfortville (94)
Photo Fouad Boussouf