Chaparder l’intuition pour s’en ruisseler de bonnes tranches : vive l’empilement ésotérique de vocables en équilibre. Je ne rédige pas sans sens, même dans les instants de perdition. Au plus cristallin des points d’accroche se reflète une facette existentielle qui se grime de complexité conceptuelle. Et peu m’importe la désertion du lectorat, de toute façon infinitésimale même lorsque je fais dans l’accessible, dans le formulé clairement selon les critères ras de la créativité expressive.Pas l’histoire, pas l’intrigue, encore moins les personnages ou les décors qui galvanisent ma plume. Seul compte le ressenti échevelé et sa transcription arachnéenne.2018 apporterait maturité à un siècle en convulsions perpétuelles ? Avec les quelques tronches dirigeantes de paranos égocentrés alliées au nationalisme-social de peuples en liquéfaction mentale, rien du monde d’ici-bas ne motive à concocter de bien troussées narrations.L’essoufflante litanie d’événements de l’actualité, en réalité faits divers qui se gonflent d’importance, perd de son emprise sur moi. Juste savoir que la voie macronienne est tenue en cohérence et que les boursouflures américano-nord-coréenne n’ouvrent pas le bal de la guerre nucléaire me suffisent comme pitance informative.
Je préfère explorer le prétendu indicible, fainéantise sémantique des affectés, pour lui donner sa juste courbe calligraphique… et contraindre au vrai silence les cortex étroits qui brident ce qui leur semble obscur. La clarté comporte toujours une part d’éblouissement.