Devant le théâtre des Bouffes Parisiens
Le trou dans le rideau pour voir qui est dans la salle
Extrait de la pièce (et j'aurais pu en mettre d'autres, de mes préférés..):Philippe : Tu es peut-être faite pour éblouir ce brave garçon de toutes ces ambiguïtés que tu ne peux plus supporter chez moi. À ce moment là il faudra me verser des droits d’auteur.Elisabeth : Oh! mais n’aie crainte ! Tu laisseras des traces. On ne vit pas huit ans avec un homme comme toi sans qu’il en reste des traces profondes.Philippe : Ah ! l’oraison !Elisabeth : Tu es très enrichi de savoir que j’ai un amant !Philippe : Je suis fidèle à moi-même ; il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui me le reste.Elisabeth : Quoi !Philippe : Fidèle ! C’est moi. Tu m’as dit : "Tu ne sauras rien". Je t’ai dit : " je saurai". Je sais. On ne m’échappe pas comme ça. Le mariage est une chose trop sérieuse pour laisser les femmes s’en occuper. Il est trop facile de dire. Eh bien, voilà ! nous sommes lassés, tournons la page. J’ai un grand respect des institutions. Elisabeth : Tu as surtout un grand respect de ce qui t’arrange.Philippe : Il se trouve que ce qui m’arrange correspond aux institutions. N’aie pas peur. Je ne mettrai pas d’entraves à tes décisions ni à ta vie. Mais tu me sentiras partout, tu sauras que je continue à tout connaître de toi. C’est ça un couple et tu verras que cela a quelque chose d’indissociable, si l’un des deux a décidé de ne pas se dissocier. La séparation, les remariages n’y font rien. Ah ! Le jour ou le dernier élément a la lâcheté d’abdiquer, alors là, c’est fini, mais jusque-là...Elisabeth : Non, Philippe Philippe : Quoi, « non » !Elisabeth : Je ne te suivrais plus, Philippe.Philippe : Tu ne me suivras plus !Elisabeth : Tu ne m’entraîneras plus dans ton labyrinthe. Je réussirai ma vie malgré les erreurs les échecs passés, mais pas avec toi.Philippe : Je suis aussi inévitable à long terme que le sont aujourd’hui Stéphane ou Michel. Je ne suis peut-être plus là (il désigne le cœur d’Elisabeth) mais je suis encore là (il désigne la tête d’Elisabeth). Et de là, je ne sortirai pas de sitôt. Tu es une femme marquée, ma grande passion en léthargie.Elisabeth : Mais je vais partir Philippe Philippe : Mais je m’en doute, Elisabeth Elisabeth : Je te mépriserais de me garder sachant que j’ai un amant.Philippe : Bien-sûr ! Ta foncière honnêteté !Elisabeth : Je vais partir doucement, lentement, dans les jours qui vont venir.Philippe : Tu pars comme tu veux, Elisabeth.