Du 27 janvier au 17 mars 2018 - Vernissage vendredi 26 janvier à 18h30 > 20h30
http://galerieanniegabrielli.comPhiltre de fantaisie et conte de faits
Dessins, céramiques, sculptures et vitrines de spécimensDans son exposition Contes sauvages, Elia Pagliarino se livre à une relecture du monde, de ses usages et de ses images, et de la culture, en les passant au filtre de sa fantaisie et de son imagination.
Considérant les éléments qui l'entourent comme les pièces d'un grand jeu de construction, elle associe, agence, greffe et combine les formes et les êtres pour façonner de nouvelles réalités.
Si d'aucuns pourraient voir dans les dessins et volumes d'Elia Pagliarino des échos surréalistes, ce serait réduire les filiations et les enjeux artistiques qu'ils portent. En effet, à y regarder de plus près, combien de références et de citations à l'histoire de l'art et à l'histoire des sciences sont-elles faites, imprimant à la démarche de l'artiste une force visuelle et sémantique indéniable et la situant pleinement dans le dessin contemporain ?
Cinabre, faïence de Delft, Rhinocéros de Dürer, odalisque ingresque, Ecce homo et ligne serpentine maniériste côtoient les tatouages de grandes marques actuelles et le portrait de Che Guevara dans des œuvres qui avoisinent les planches scientifiques des manuels et encyclopédies des siècles passés et les objets d'art aux origines repérables.
Ébranlant les catégories et les registres établis, ces rencontres nous invitent à une réflexion sur l'art et ses héritages formels comme sur nos comportements et notre relation au monde. Ainsi, les espèces en cours d'apparition et les hybrides nous interpellent-ils sur notre responsabilité face à la nature, à sa préservation et à sa manipulation.
C'est par le recours à des formes connues et des images-types puisées dans la culture partagée qu'Elia Pagliarino peut distiller dans ses œuvres, sous le sceau de la légèreté et d'une familiarité rassurante, un propos empreint de gravité. Assurément, il en va de sa démarche comme d'un conte : le sens profond ne se livre pas d'emblée, les valeurs et la morale ou les questionnements se saisissent en creux et entre les lignes. Telle une sorcière, une magicienne ou une bonne fée, l'artiste, en reconfigurant le monde et ses histoires, nous entraîne dans des récits visuels et sensibles qui nous parlent et nous bousculent, et dont la fin heureuse pourrait s'écrire ainsi :
Et de nouveaux êtres remplacèrent les espèces éteintes ou dépassées...
Galerie Annie Gabrielli. 33 avenue François Delmas (av. de Nîmes) 34000 Montpellier +33 (0)6 71 28 53 24