URGENCES et TRAVAIL POSTÉ : Comment limiter la fatigue chronique ?

Publié le 20 janvier 2018 par Santelog @santelog

S'attaquant au défi du syndrome de fatigue chronique associé au travail par quarts, notamment chez les personnels médicaux et paramédicaux qui interviennent en urgence, cette équipe de la " Pitt " suggère une nouvelle approche de gestion visant à atténuer la fatigue et ses risques. Alors que le travail posté prolongé est associé à des interruptions de sommeil, à des risques d'erreurs thérapeutiques et de blessures qui constituent un défi quotidien pour les personnels des services médicaux d'urgence, ces directives simples, présentées dans la revue Prehospital Emergency Care, apportent de premières pistes de réflexion et de prévention.

Le problème de la fatigue chez les personnels des équipes d'Urgences -et précisément dans cette étude chez les personnels des urgences pré-hospitalières (SAMU, ambulanciers, pompiers...) est très répandu et n'est pas spécifique à certaines professions ou spécialités. Les cadres hospitaliers ne sont pas suffisamment formés et équipés pour gérer la fatigue des personnels sur le lieu de travail, rappelle le Dr Daniel Patterson, auteur principal et professeur adjoint de médecine d'urgence à la Pitt School of Medicine

Cette revue de plus de 38.000 abstracts d'études, de conférences et de congrès, portant sur la fatigue associée au travail par quarts a permis d'élaborer de premières lignes directrices fondées sur des preuves, pour une meilleure gestion des risques liés à la fatigue. Un modèle, qui suggèrent les auteurs, devrait être utilisé par la communauté des personnels des équipes d'Urgences, pour réorganiser les horaires de travail.

5 recommandations majeures émergent de ces lignes directrices :

  1. réaliser régulièrement des enquêtes sur la fatigue et la somnolence pour évaluer et surveiller la fatigue des personnels des services d'urgences ;
  2. limiter les quarts à moins de 24 heures ;
  3. donner aux personnels un accès à la caféine pour contribuer à réduire la fatigue ;
  4. permettre aux personnels de faire des siestes, quand cela est possible, au cours du service ;
  5. renforcer l'éducation et la formation des personnels en gestion des risques liés à la fatigue.

Des lignes directrices qui pourraient avoir un impact important sur l'amélioration de la gestion des personnels des Urgences, de leur fatigue et de la qualité des soins.

Car rappellent les auteurs, au final, la fatigue affecte les capacités de prise de décision et la performance globale, et, dans les situations de soins aigus, une mauvaise décision peut être extrêmement préjudiciable.

Équipe de rédaction Santélog