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#Buzz et #Analyse - L'Affaire #JEREMSTAR décryptée par #LaFrenchCom !!

Publié le 19 janvier 2018 par Philippe Vimard @cotentinweb

JEREMSTAR : TOO BIG TO FAIL ?
Cela rappelle Jean-Marc Morandini. Dans ce genre de cas, les réseaux sociaux agissent comme une meute affamée qu'il faut nourrir d'informations immédiatement pour ne pas être dévoré.
La crise traversée par Jérémy Gisclon alias Jeremstar rappelle d'abord celle traversée par Jean-Marc Morandini. Deux personnalités sulfureuses parties de rien qui ont su construire leur réussite sur leurs échecs passés et leur réputation sulfureuse. Le premier en se mettant nu sur les plateaux de télévision avant de devenir l'expert français de la télé-réalité, le second en étant l'incarnation de la télé-poubelle avant de devenir l'un des plus fins connaisseurs du monde de la télévision. Sur le fond, cette crise rappelle évidemment celle traversée par Benjamin Lemaire, agent de Youtubeurs et Community manager de stars, accusé de corruption de mineurs.
Toutes ces crises se sont déclenchées alors que les personnalités qui avaient à les traverser étaient au plus haut de leur succès. Chacun peut évidemment comprendre que plus on est haut, plus violente est la chute si on ne s'y est pas préparé.
L'expérience de la communication de crise démontre que les faits impliquant des enfants sont par nature plus crisogènes. Ils appellent une réaction et une mobilisation particulièrement fortes. Trop sûrs de leur image (ou de la naïveté de leur communauté), persuadés de leur bon droit ou peu habitués à être remis en question, ces people se sont heurtés aux situations de crise avec la plus grande difficulté.
A l'heure de l'immédiateté de la circulation de l'information et des réseaux sociaux, difficile pour qui que ce soit d'échapper aux crises qui portent atteinte à son image de marque. Il faut toujours réagir vite et de façon proportionnée pour enrayer l'écho médiatique.
Personne n'est maître du processus de communication dans le cadre d'une crise, on la subit et on doit, par des réactions et des actions rapidement menées, tenter de reprendre la main le plus vite possible.
Quel que soit le secteur ou la personnalité concernée par la crise, une stratégie de transparence, de mobilisation et d'empathie affichée permet de limiter les dégâts en termes d'image.
On l'a vu avec cette crise traversée par JeremStar, l'affolement devant les faits, la non-vérification des faits au profit de l'instantanéité de la diffusion de l'information peuvent sidérer et vous faire perdre un temps pourtant précieux. Les réseaux sociaux agissent comme une meute affamée. Il faut la nourrir d'informations immédiatement pour ne pas qu'elle vous dévore vous.
JeremStar a fait une erreur stupéfiante. Il avait entre les mains un atout considérable. Il aurait dû tenter de se confier auprès de sa communauté. Il aurait dû mobiliser immédiatement ses fans afin de préserver son image bon enfant à l'humour potache. Ils sont ses meilleurs ambassadeurs et constituent la valeur de son entreprise. On le sait, si chaque crise est unique, le public se souvient surtout de celles qui ont été mal gérées. Or, incontestablement, si Jeremstar conseillé par sa directrice de la communication, ancienne journaliste, Clarisse Mérigeot, a réagi trop tardivement mais dans un communiqué correctement construit (même s'il est sans doute bien trop long), Pascal Cardonna, alias Babybel, a réagit de la façon la plus inappropriée qui soit, manquant à la fois de transparence, de compassion, et adoptant une stratégie très délicate de défense médiatique.
En ne réagissant que beaucoup trop tardivement, JeremStar a laissé toutes les rumeurs les plus malveillantes se développer sur lui sur internet. Le temps de réaction très long d'une équipe pourtant habituellement ultra-réactive démontre son impréparation absolue. Il n'aurait pas dû perdre autant de temps. Dans toutes les crises, se taire est le plus mauvais réflexe car ce sont vos détracteurs qui occuperont l'espace médiatique qui a horreur du vite. De plus, dans l'esprit de votre public, se taire c'est automatiquement avoir des choses à cacher.
Quant à Pascal Cardonna, il n'a fait qu'aggraver son cas en adoptant une tactique de riposte de communication de crise reposant sur le complot évoquant même un indigne mélange entre homosexualité et pédophilie. Il est aussi la victime collatérale d'une communication de crise relativement adroite déployée par JeremStar qui revendique immédiatement la position de victime et renvoie donc naturellement son ex-ami au rôle de coupable. Comme au théâtre, la communication de crise voit les rôles distribués au début. Le premier qui communique a souvent le bon rôle, parfois, au détriment de la réalité des faits.
Toutes ces crises d'image et de réputation ont en commun de démontrer que même au plus haut de votre notoriété et de votre popularité, une crise peut mettre en danger tout ce qui a été construit même lorsque cela vous paraît acquis, solide et durable. Il ne s'agit plus aujourd'hui de savoir si une crise se produira mais quand elle arrivera.
On remarquera aussi à quel point les réseaux sociaux ont inversé les rapports de force. Un consommateur peut déstabiliser une multinationale, un lanceur d'alerte peut faire tomber un groupe coté. L'expression figurée "pot de terre contre pot de fer" qui permet de caractériser les affrontements qui mettent en présence des parties de forces inégales et dont l'issue en faveur du plus fort semble inévitable, prend ici tout son sens en étant totalement inversée. Ici, c'est un blogueur totalement anonyme qui fait tomber JeremStar, le plus bankable des influenceurs français, et met en péril toute son activité économique. Les annonceurs comme les maisons de disques, les producteurs, les parcs d'attractions et les centres commerciaux désireux de fabriquer du buzz auront nécessairement demain du mal à continuer d'investir dans de la publicité ou à collaborer avec une société dont l'image du dirigeant est associée à un scandale de mœurs mettant en cause la sécurité d'enfants.
Cette crise est incontestablement le bad buzz qui marquera ce début d'année tant par son ampleur que par les retombées médiatiques et digitales qui y sont liées. Elle doit faire réfléchir à l'importance de l'anticipation pour faire face à une telle chasse à l'homme qui n'épargne personne.

Florian Silnicki, Président Fondateur de l'agence LaFrenchCom


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