Lancé il y a bientôt dix ans par Sarkozy, le nécessaire projet de Grand Paris s'est vite enlisé dans le clientélisme, la gabegie et les bisbilles entre hobereaux locaux. Le Delanopolis a consacré des dizaines d'articles à ce sujet depuis son origine et nos lecteurs ne seront donc pas surpris d'apprendre que, musardant dans ce dossier, les limiers de la Cour des comptes s'arrachent les chveux et prévoient déjà un dépassement de budget de 13 milliards d'euros pour le "super-métro" et des retards inquiétants pour l'accès aux compétitions des J.O.
Tout cela ne va naturellement qu'empirer et la facture des J.O. notamment, comme c'était prévisible, va enfler démesurément.
D'après le rapport de la Cour des comptes sur le Grand Paris Express, dévoilé mardi dernier par Reuters, le coût de la grande boucle autour de Paris formée par de nouvelles lignes de métro automatique pourrait atteindre 38,5 milliards d'euros. Les évaluations les plus pessimistes publiées cet été tablaient sur... 35 milliards d'euros alors qu'en 2013, les dépenses globales étaient estimées à 25,5 milliards d'euros «seulement».
De même, alors que Paris a remporté cet été l'organisation des Jeux olympiques de 2024 en insistant sur la maîtrise des coûts, il n'est plus sûr que l'ouverture partielle du réseau puisse être envisagée: la Cour fait part de ses «sérieuses interrogations sur la capacité à respecter les échéances olympiques».
«Le gouvernement présentera dans les prochains jours le calendrier recalé sur des bases réalistes pour tenir les délais et éviter la dérive des coûts», a psalmodié la ministre des Transports, Elisabeth Borne devant le Sénat.
Qui peut y croire ?
Il est urgent que la mairie de Paris fasse savoir qu'en aucun cas elle ne contribuera d'un euro supplémentaire à ces folies et gaspillages. Si le milieu olympique et ses soutiens veulent leurs jeux, qu'il trouvent l'argent ailleurs.
Chiche ?