La forêt amazonienne est la plus grande forêt tropicale au monde qui représente à elle seule la moitié des forêts tropicales restantes sur la planète. Cependant, sa déforestation ne cesse de s’accroître et est encouragée par les exploitations des différentes ressources de la forêt en vue d’en faire des pâturages pour l’élevage, des remèdes médicinaux, des espaces pour construire des habitations, des fermes de soja, des bois de valeur… Greenpeace, une ONG de protection de l’environnement luttant contre ce qu’elle estime être les plus grandes menaces pour l’environnement et la biodiversité sur la planète, dénonce dans un rapport rendu public les malversations d’une entreprise Brésilienne exportatrice de bois « taché de sang » dans divers pays.
Neuf paysans qui occupaient des terres riches en bois extrêmement convoitées par la compagnie Madeireira Cedroarana ont été massacrés, torturés et tués par balle ou avec des machettes. Or, le jour-même des massacres, des cargaisons ont été exportées vers les États-Unis et l’Europe par cette entreprise selon le rapport de Greenpeace. L’ONG relie ces tueries avec les exportations de bois et organise une manifestation devant le Parlement à Brasilia en dressant des dizaines de croix blanches pour soutenir ses accusations et contester une telle situation. L’une des participants, Iselda Pereira Ramos, une agricultrice de l’État de Rondonia dans l’ouest du pays, s’est exprimée que ni elle ni ses semblables ne veulent mourir pour défendre la forêt et que tous ces pays importateurs achètent à ces entreprises brésiliennes incriminées du bois teinté du sang des agriculteurs. Le propriétaire de l’entreprise Madeireira Cedroarana, Valdelir Joao de Souza, est accusé par les autorités brésiliennes d’envoyer « les encagoulés » (une cavalerie de la mort) pour agresser les paysans qui se trouvent sur les terres qu’il désire exploiter. Ce chef d’entreprise étant en fuite, ses activités se poursuivent selon la constatation des lieux réalisée par Greenpeace en juillet 2017, preuve que les réglementations ne sont pas respectées.
Malheureusement, dans un pays où l’on compte près de 60 000 homicides par an, le meurtre des neufs paysans est passé presque inaperçu. Pour des litiges de terre ou des actions se rapportant à protéger la forêt, 61 meurtres ont été perpétrés en 2016, dont les trois quarts en Amazonie, a annoncé le spécialiste de l’Amazonie travaillant au Greenpeace Brésil, Romulo Batista, à l’AFP. Le rapport de Greenpeace explique que les habitants des zones rurales de la région amazonienne subissent presque tous les jours des violences et des brutalités et voient leurs camarades, leurs voisins, leurs amis, les membres de leur famille se faire tuer à cause des conflits terriens. De nombreuses personnes auraient pu échapper à la mort ces dix dernières années si les dirigeants du Brésil ont suivi de près l’exploitation illicite de bois qui s’y déroule sans oublier que les entreprises étrangères dont les principales importatrices se trouvent en France, aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Belgique, au Canada, en Allemagne, en Italie et au Japon ont également leur part de responsabilité.
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