Le partenariat entre Bouygues Construction et WWF France vient d’être renouvelé, peut-on considérer que le premier fût un succès ? Pouvez-vous réexpliquer quel est le périmètre investi entre 2014 et 2017 ?
Marie-Luce Godinot : Pour Bouygues Construction, entreprise responsable et engagée, ce partenariat avec le WWF France est porteur de sens. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement durable du Groupe. Deux des thématiques d’engagement de cette politique sont d’ailleurs au cœur de ce partenariat : l’amélioration des approvisionnements en bois plus responsables et nos réflexions sur le développement de projets urbains durables à l’échelle des quartiers en France. Une démarche de promotion des pratiques exemplaires pour des villes durables a été initiée, des actions concrètes ont été lancées et ne demandent qu’à se poursuivre.
Plusieurs actions ont été entreprises sur ces deux axes de coopération :
– Sur les quartiers durables, nous avons notamment travaillé sur des projets de quartiers durables en phase commerciale, en phase exécution ou en phase exploitation. Cela a permis d’élever le niveau d’ambition environnementale des projets par des recommandations du WWF, de valoriser des solutions innovantes développées par Bouygues Construction et, par la même occasion, de sensibiliser les collaborateurs sur les différents aspects de la ville durable et de contribuer aux démarches de concertation.
– La politique d’approvisionnements en bois s’est structurée avec une feuille de route qui comporte 3 dimensions :
- Cartographie de nos approvisionnements en bois et analyse des risques ;
- Appui à la structuration d’une stratégie sur le bois ;
- Formation et sensibilisation des collaborateurs.
Marie-Christine Korniloff : Pour le WWF, cette première phase de partenariat a été l’occasion de consolider une vision commune sur les villes durables et d’intégrer les principes du WWF dans les outils de Bouygues Construction. C’est l’opportunité pour nous de porter notre vision ambitieuse pour un urbanisme plus responsable, tant sur le plan environnemental que social. Cette première phase de partenariat est la preuve que l’application concrète des principes du WWF sur les villes durables est possible, grâce à la mise en œuvre de notre vision dans des démonstrateurs. Parallèlement, un important chantier de cartographie quantitative des bois achetés par Bouygues Construction a commencé. Cette étape est indispensable pour mieux connaître la filière afin d’identifier les risques associés aux achats de bois du Groupe et de développer en conséquence des actions atténuant ces risques. Parallèlement, la sensibilisation des collaborateurs a été intensifiée : chaque salarié de Bouygues Construction est un maillon indispensable pour s’assurer que les approvisionnements en bois évoluent vers des achats plus responsables et ne détruisent pas les forêts ; également, pour que la durabilité soit prise en compte dans les quartiers de demain.
Pourquoi avez-vous souhaité poursuivre ce partenariat ?
MCK : Nous avons souhaité poursuivre ce partenariat pour les trois prochaines années dans le but de massifier les impacts sur la chaîne de valeur du groupe : passer de démonstrateurs exemplaires à une généralisation à l’ensemble des projets. Au-delà des réalisations de Bouygues Construction, le WWF cherche à atteindre ses fournisseurs, ses clients, les usagers des futurs quartiers, mais également ses concurrents… et à avoir ainsi un impact sur toute la filière. Il était donc indispensable pour nous d’ancrer le partenariat dans la durée pour changer d’échelle. Nous sommes fiers de poursuivre le travail en cours avec les équipes de Bouygues Construction !
Triangle Eole Evangile
MLG : Un point qu’il est par ailleurs important de noter c’est que ce partenariat nous a vraiment poussé à repenser nos actions, nos façons d’envisager nos offres et à appréhender la notion de quartiers durables différemment. Nous avons ainsi intégré ces principes dans trois pilotes, dont deux réponses à Appel d’offre qui ont été retenus ! (L’Ilot Fertile (Réinventer Paris – site Eole Evangile, Paris 19), Parcs en Scène (Inventons la Métropole – site Thiais Pont de Rungis) Antonypole (Inventons la Métropole – site Antony – Antonypole).
Pouvez-vous nous expliquer quelles seront les prochaines actions pour les 3 prochaines années ?
MLG : Poursuivre nos actions ! Les améliorations se construisant sur la durée, il est important pour Bouygues Construction de continuer à travailler sur ces missions. Cela passe notamment par la prise en compte dans nos réflexions de nouvelles thématiques autour de l’économie circulaire, de la mobilité, de la résilience au changement climatique ou de l’informatique responsable. La sensibilisation de nos collaborateurs comme de nos parties prenantes (nos fournisseurs et sous-traitants) aux enjeux bois, ainsi que l’évolution de notre politique bois, font également partie des ambitions que nous nous sommes fixées. Celles-ci sont ainsi intégrées au quotidien dans notre stratégie développement durable et plus concrètement dans nos process opérationnels, nos actions et nos offres.
MCK : Nous nous fixons comme priorité d’amener un maximum de projets de quartiers à tendre vers l’exemplarité. Bien sûr, notre rôle sera d’encourager ce changement mais aussi de le faciliter en fournissant un accompagnement et des outils adaptés aux besoins opérationnels. Sur l’axe bois, l’objectif est de prévenir l’achat de bois à risque pour le groupe, et de réduire son empreinte sur les forêts mondiales. Dans les semaines qui viennent, nous allons nous rendre sur certains chantiers avec l’équipe dédiée de Bouygues Construction afin d’identifier concrètement les risques, les blocages et les actions correctrices à mettre en place pour que tout cela s’intègre au mieux dans les pratiques existantes.