Fun. so far : 2009-2012

Si le trio américain Fun. a explosé avec son second album en 2012, les raisons de ce succès ne sont pas le fruit du hasard ou d’un simple coup de chance, comme en attestait déjà leur premier album, publié trois ans plus tôt. Depuis, le troisième album se fait attendre, à tel point qu’il n’est pas certain qu’il voit même le jour. Dans tous les cas, un petit retour sur leur brève et intense discographie s’impose, notamment depuis que Jack Antonoff est passé au second plan – si l’on peut dire – en produisant des disques, dont Melodrama de la Néo-zélandaise Lorde, l’un des plus gros succès critiques de 2017, et la production y est effectivement parfaitement millimétrée

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En 2009, Aim And Ignite amenait sur le devant de la scène trois artistes au sein d’un même projet : Jack Antonoff (en particulier à la guitare), Andrew Dost (principalement au piano) et Nate Ruess (chant) lançait Fun.. D’entrée, la voix de Nate Ruess est assimilable à celle de l’illustre et désormais iconique Freddy Mercury, le timbre et certains aspects dramatique (au sens premier du terme) étant parfois assez troublant.

Sur les dix titres, il y a des évidences pop, et surtout des fulgurances tout court. Le final « Take your time (coming home) » s’étire sur près de huit minutes qui mêlent langueur et embrasement. Plus tôt, « All the pretty girls » imposait un style plein de joie de vivre, de chaleur, d’entrain à la Fun pourrait-on dire aujourd’hui.

Le subtil « Light a Roman candle with me » ou le très beau « The gambler », pour citer mes chansons préférées, sont d’autres moments superbes démontrant que, déjà, Aim And Ignite est un album réfléchi, mûri, emprunt d’une certaine humilité mais aussi, surtout, d’un savoir-faire indéniable dans la composition et avec une symbiose entre les trois membres, entre chant et instruments.

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Il serait inutile de revenir sur le succès commercial de Some Nights, puisque c’est lui, entre autres choses, qui me fait écrire ces quelques lignes aujourd’hui. Pourtant, il faut dépasser ce succès et entrer pleinement dans cette œuvre, sans préjugés ou idées préconçues.

Dès le liminaire « Some Nights intro », bref et effectivement conçue comme une simple introduction d’à peine plus de deux minutes, le style explosif et lyrique de Fun s’impose avec fracas. Comprenez : même cette introduction mérite d’être écoutée comme tous les autres titres. D’ailleurs, c’est sans l’ombre d’un doute l’un des meilleurs moments de ce second album des Américains.

L’éponyme « Some nights » est un parfait morceau, plein d’une vitalité à la Fun.Si « la » claque arrive avec ce qui restera leur plus gros hit, « We are young (tonight) », auquel la chanteuse Janelle Monáe a également participé (cette dernière collaborera avec Grimes, qui elle-même travaillera avec… Jack Antonoff), ma chanson préférée est assurément la suivante, « Carry on ». Moins immédiate, mais tellement puissante ! Quelle voix vous possédez, cher Nate !

Parmi mes autres morceaux préférés (oui, encore!) : « Why am I the one », avec à nouveau une splendide performance de Nate Ruess qui, sans faire d’ombre à l’illustre Freddy Mercury, n’a rien à lui envier, et « All alright », chanson assez positive et pourtant plutôt émouvante.

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En cette année 2018, le poids qui repose sur et semble littéralement écraser les trois membres de ce groupe dont le nom n’est sûrement pas un simple logo me fait dire avec une certitude quasi-totale que l’album numéro 3 ne sera peut-être pas. C’est là l’un des revers du succès, en particulier plombé par le hit « We are young », et de Some Nights par la même occasion.

Vous attendez la suite ? Mais aviez-vous écouté Aim And Ignite ?! Oui, et bien faites comme moi. Arrêtez d’attendre, et une surprise arrivera alors peut-être enfin.

PS Ne comptez pas sur moi pour censurer la pochette de Some Nights comme elle l’est sûrement…

(in heepro.wordpress.com, le 17/01/2018)

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