Ces derniers mois je publie moins sur www.grimpisme.com car je n’ai plus vraiment le temps, mais également car j’en ai moins besoin. Soyons honnête, quand on est un professionnel de l’encadrement en montagne ou escalade, publier sert à partager sa passion, à s’exprimer, mais aussi à faire sa pub et améliorer le référencement de son site web. Il n’y a rien d’honteux à le dire.
Dans mon cas j’ai la chance d’avoir actuellement beaucoup de travail intéressant, tant en encadrement escalade, qu’en coaching (entrainement) ou ouvertures de voies et blocs. De fait je publie moins même si je suis encore très actif sur les réseaux sociaux (principalement Facebook et Instagram).
J’ai également pris la décision de ne plus publier aucun compte-rendu de mes sorties en ski de rando sur Camptocamp. Cette décision n’a aucun rapport avec la récente polémique entre C2C et les équipeurs/éditeurs de topos (plus d’infos sur www.tl2b.com). J’ai pourtant été un contributeur régulier depuis de nombreuses années (306 sorties enregistrées depuis 2006 quand même, toutes activités confondues!). Je n’ai quasiment rien publié sur www.skitour.fr car je ne supporte pas les champions du Monde de la godille qui savent tout mieux que tout le monde. Il me semble que la multi-activité de C2C modère un peu la bêtise humaine, ou la dilue seulement.
Alors pourquoi ne plus publier de sorties de ski de rando sur C2C? Une fois de plus soyons clair: c’est par égoïsme! J’ai longtemps apprécié cette idée de communauté et de partage, mais entre le fort développement du ski de randonnée, de la freerando, l’explosion des réseaux sociaux, bref la rapidité de la propagation des informations, ça devient compliqué d’être seul en montagne. Particulièrement quand cet endroit est bon à skier et accessible. Sans parler de “l’effet Chamonix” qui catalyse encore tout ça! Alors oui je garde mes coins, sur Sixt, Samoëns, ou encore dans les Aiguilles Rouges et les Bornes. Cela nous permet, mes amis et moi, d’être au calme, sans trop de pipi sur la trace de montée, sans traileurs congelés/pressés qui ne respectent pas les distances de sécurité, de “blaireaux” (coucou Rancho!) qui coupent les pentes au dessus de toi (ça peut être un freerider casqué comme un ancien en skis droits, ya pas de règles), ou encore de ricains qui te suivent les mains dans les poches alors que tu ouvres le glacier à la corde. Même si faire la trace, ça fait mal aux jambes, et couper la pente ou traverser le pont de neige en premier ça fait peur. Et le sac à dos est souvent plus garni et plus lourd au cas où (vive la faiblesse).
Pourtant je publie une vidéo, précisant simplement qu’il s’agit d’une descente sur l’Envers des Aiguilles Rouges, et que les conditions sont telles que le montrent les images. N’est ce pas suffisant de savoir qu’à telle date, les conditions sont bonnes sur tel secteur? Puis on sort la carte, les bouquins, on ouvre C2C avec ses descriptifs d’itinéraires (une fantastique boite à idées) et Geoportail pour visualiser l’inclinaison des pentes. On consulte également la météo, le bulletin du risque d’avalanche, puis on s’investit dans sa pratique on préparant sa sortie, quitte à tomber sur de la neige pourrie ou buter car les risques sont trop grands, ou l’enneigement insuffisant. C’est, je trouve, la plus belle façon de parcourir la montagne, et de mieux la connaitre.
Partager me plait, j’aime les belles images, mais se suivre comme des moutons, non. Et comme le dit Cédric Sapin-Defour, vive la Courtoiskie.
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