L’arthrose de l’épaule ou omarthrose se manifeste le plus souvent par des douleurs de l’épaule, un enraidissement progressif (diminution des mobilités) et parfois des craquements à la mobilisation. Elle est longtemps bien tolérée contrairement à celle des articulations portantes (sur lesquelles on marche).
Comment s’installe l’arthrose de l’épaule
L’épaule est constituée de l’extrémité de l’os du bras (tête de l’humérus) et de la cavité située sur l’omoplate (la glène) dans laquelle elle coulisse.
Au niveau de cette articulation, un revêtement souple (le cartilage) recouvre les surfaces d’os en contact et permet leur glissement. Or, ce dernier est usé de manière importante (arthrose). L’os se retrouve petit à petit à découvert et se déforme, ce qui entraîne des frottements lors des mouvements. L’articulation devient de plus en plus raide et douloureuse.
Comme elle ne fonctionne pas bien, les tendons des muscles qui la font bouger (coiffe des rotateurs) risquent de de déchirer et d’aggraver la situation. Il est préférable d’intervenir avant ce stade.
Le traitement par la prothèse totale de l’épaule
Votre chirurgien vous propose de remplacer les zones de cartilage abîmées par des pièces artificielles (prothèse). Une fois que vous êtes complètement endormi (anesthésie générale), il coupe l’extrémité de l’humérus et creuse l’os pour y introduire du matériel reproduisant sa forme.
L’opération s’arrête là pour la mise en place d’une prothèse céphalique. Pour une prothèse totale, le chirurgien enlève le cartilage sur la glène et prépare l’os pour y fixer une pièce supplémentaire: la cupule.
Si nécessaire, il répare également des tendons déchirés. L’opération dure entre une heure trente et deux heures.
Les complications possibles pendant l’opération
Pendant l’intervention, des os, muscles, tendons, vaisseaux sanguins ou nerfs peuvent être blessés accidentellement, nécessitant des réparations complémentaires et entraînant dans le pire des cas des saignements importants (hémorragie) ou des répercussions sur le fonctionnement ou la sensibilité du bras. Votre chirurgien met tout en oeuvre pour limiter les risques.
Pendant l’hospitalisation …
On donne quelquefois un traitement pour limiter le risque que des bouchons de sang solidifié (caillots) ne se coincent dans les veines du bras (phlébite) ou des poumons (embolie).
Si des microbes envahissent la prothèse (infection), il faut un traitement médical prolongé et parfois une nouvelle intervention. Pour limiter ce risque, on vérifie que vous n’avez aucune maladie avant, pendant et après l’opération.
Même si la prothèse fonctionne tout de suite, il faut attendre un peu avant d’utiliser normalement votre bras. Celui-ci est parfois immobilisé quelques temps.
Une rééducation prolongée est essentielle pour un bon résultat fonctionnel.
Selon les cas, l’arrêt de travail va de 15 jours à plus de trois mois. Il faut ensuite rester prudent dans vos activités pour économiser la prothèse. Celle-ci peut se déboîter (luxation).
Si l’intervention apporte des améliorations spectaculaires dès le début, il faut six mois pour évaluer vraiment le résultat. Celui-ci dépend beaucoup de l’état des muscles et des tendons qui entourent l’articulation.
Référence : Persomed – D. Gosset , J. Dasie