Du 25 Janvier au 24 Mars 2018 - Vernissage Vendredi 13 Octobre à 18h30
https://www.bedarieux.fr/C_bedarieuxFrançois Malbreil est un peintre des antipodes : ses images, huiles sur toile, aquarelles, gravures nous invitent aux voyages. Des voyages lointains où l'on est saisi par le froid, où l'on est enveloppé d'une douce chaleur. Nous sommes au pôle, nous sommes à l'équateur.
D'un côté des monstres d'acier, bateaux ou avions, pas ou peu de présence humaine. Des variations de bleus, des contrastes de lumières violents servent ce propos : capter l'intention du spectateur, lui montrer la beauté de ce monde, mais aussi sa fragilité. Rien n'est " normal " dans ces décors ou tantôt la machine, tantôt le paysage paraît hors échelle.
D'un autre côté des hommes, des femmes semblent peu concernés par le spectateur : ils sont à leur ouvrage, ils sont en activité, une activité sereine qui nous invite au bonheur, nous les citadins toujours pressés et stressés. Ils sont élégants et nobles dans leur posture sans correspondre aux critères imposés par nos médias esthétiques ou de réussite financière.
Le propos de l'artiste n'est pas de mettre en évidence sa facture. C'est le récit qui compte, un récit qui ne fait pas de bruit, un secret que l'on perçoit grâce aux formats étranges, aux points de vue étonnants, aux lumières éblouissantes ou enveloppantes.
François Malbreil nous fait voyager mais attention, ses voyages qu'il nous invite à observer risquent fort de nous inciter à de longs moments de contemplation. En tous cas c'est ce que l'équipe d'organisation de Bédarieux vous souhaite.
Claude Rebours (membre de l'équipe d'organisation et de sélection des expositions à l'EAC)
C'est une belle fin de journée. Debout dans l'atelier, je regarde les toiles que j'ai choisies. Elles me rappellent des lumières, des ambiances diurnes ou nocturnes, crépusculaires parfois. Pour beaucoup, je les ai peintes au retour de voyages lointains - aux îles subantarctiques françaises, en Terre Adélie, à Madagascar.
Chaque peintre doit trouver une lumière qui lui est propre. La mienne est souvent tropicale, un tropique contemporain loin des clichés surannés d'un Éden rêvé, une mise en scène de notre modernité. Les camions et pick-up, les voitures et les trains, les avions et les cargos ont définitivement transformé ces paysages tropicaux saturés de lumière. Je ne me lasse pas d'explorer le rapport complexe qu'ils créent plongés dans ces espaces d'outremer. Dans les zones polaires, ce sont les cargos qui donnent forme à la glace, l'éventrent, la disloquent, la repoussent, l'amassent sur les rebords escarpés.
J'aime peindre le monde contemporain et les emblèmes des temps modernes. Sur mes toiles, les lignes anguleuses des engins mécaniques coexistent avec le velouté des nuages, la profusion végétale des grands arbres, la roue d'un cocotier, le bleu lumineux d'une fin d'après-midi, le blanc cendré d'un sable corallien.
Les hommes et les femmes ne sont pour autant pas absents de l'arène des toiles. On y croise des scènes de vie à Madagascar, les retours de pêche sur fond bleu vert de lagon, les marchandes tout à leur négoce, les lavandières sur les berges d'un fleuve, des portraits, la lumière qui glisse sur un corps dénudé de femme, peau noire, peau blanche, des rêveries intimes.
Peindre le monde...
François MALBREIL
Espace d'art contemporain, 19 Avenue Abbé Tarroux, 34600 Bédarieux. Renseignements : 04.67.95.48.27