Les hommes sont tous les mêmes et tous différents. Je l'ai noté au sujet des étudiants. Il changent en bloc, par génération. Mais, au sein d'une génération, chaque groupe a un comportement spécifique. Ce qui est d'ailleurs injuste : si vous appartenez à un groupe de "bons élèves" vous aurez une forte probabilité d'être bon élève. Et inversement. En revanche, quand on cherche à creuser, on constate que chaque étudiant est extrêmement différent des autres.
Or, ce n'est pas ce à quoi l'on s'attend. "Je te connais comme si je t'avais fait", me disait ma mère. Grave illusion, qui fait commettre les plus regrettables erreurs. Chaque homme est un étranger. Et c'est peut-être la seule bonne façon de l'aborder. En revanche, les structuralistes, qui soutenaient cette thèse, ont peut-être loupé quelque-chose. Certes l'homme n'est pas déterminé par son histoire, mais connaître cette histoire facilite grandement la découverte de son identité.
(Il en est de même de tout. Par exemple, la physique classique ou la chimie la plus élémentaire sont aussi imprévisibles. C'est pour cela que l'on a besoin d'ingénieurs : ils doivent faire des mises au point, en fonction de ce qu'ils observent, et qui ne correspond pas à ce qu'avaient prévu les scientifiques.)