Le 13 décembre 1931, un politicien britannique de 57 ans, que l'on dit "fini", non bienvenu dans son propre parti,, mais toujours membre mal aimé du parlement, sort d'un taxi à New York sur la 5ème avenue.
Il était à New York afin de de débuter une série de conférence afin de se refaire un peu d'argent. le violent krach boursier deux ans avant, ne l'a pas épargné. Il y a perdu une fortune. Il doit vendre sa maison. Probablement distrait par tous les soucis que la grande noirceur annonçait, il a regardé du mauvais côté de la rue, ce que ses adversaires politiques lui reprochaient toujours. Il n'a pas vu la voiture qui arrivait à environ 60 km/h. Celle-ci l'a frappé et traîné sur quelques mètres.
Il en a eu les côtes brisées et le crâne largement ouvert. C'était grave.
Il a survécu.
Eût-il été mort, le monde moderne allait être privé de Winston Churchill.
Presque 6 ans plus tard, en mai 1937, un autre Anglais se réveille au petit matin en Espagne. C'est alors la guerre civile. Il sera plus que journaliste au front. Il sera leader de régiment. Il y prendra part. Il est au sud des Pyrénées et, bien que soldat, il est davantage écrivain. Un auteur médiocre dont les oeuvres se vendent très mal. Il se considère gauchiste, mais dans son dernier livre, alors qu'il se tournait vers la sociologie journalistique, étudiant le pauvre Anglais, il a brisé quelques unes de ses amitiés proches, en critiquant vivement le socialisme.
Mais en Espagne, il sert pourtant comme officier progouvernemental dans les forces socialistes de la république espagnole. Il est grand de taille. Si bien que lorsque le soleil se lève, sa silhouette est facile à voir dans la lumière de l'aube. Un nationaliste, à 175 pieds de lui, le voit. Il lui tire dessus. Une balle de 7 millimètres lui passe par le bas du cou manquant la carotide de peu.
Assommé, il sait qu'il a été touché, mais ne sait pas où. Il tombe au sol. Informé qu'il a été touché au cou, il se prépare à mourir. Il s'y attend inévitablement. Il n'a jamais entendu quelqu'un survivre à un tel tir.
Mais non.
Il survit.
Eric Blair survit.
Eric Blair continuera à écrire des livres. Prenant le prénom le plus Anglais possible, George. Et le nom d'une rivière qu'il affectionne, Orwell.
Eût il été mort ce matin-là, le monde moderne nous aurait privé de George Orwell.
Leur chemin ne se sont jamais croisés, mais ils se sont admirés à distance. Quand Orwell a écrit 1984, il donnera le nom de son héros d'un des siens: Winston. Et quand Churchill le lira, il sera si emballé par le livre qu'il le relira tout de suite après, une seconde fois.
Malgré leurs nombreuses différences, ils ont en commun de s'être battu toute leur vie pour la liberté. Une priorité dominante dans leur 2 vies.
Ils ont été architectes de notre époque. Par leur compréhension du monde qui se déroulait sous leurs yeux.
Winston était ridiculisé parce qu'il était le seul au parlement à ne pas croire en la bonne foi des Nazis. Chamberlain a eu tellement honte de sa propre naïveté face à Hitler, qu'il a donné les commandes de la Guerre à Churchill. Winston Churchill a guidé les forces qui ont résisté puis vaincu le Nazisme. Il est père de nos libertés actuelles.
George Orwell nous a aidé à comprendre nos droits et libertés en nous influençant encore aujourd'hui sur nos propres manières de réfléchir le monde.
Justement.
Un délicieux livre de Thomas E. Ricks m'a accompagné en voyage et en deux passage en avion, je l'ai dévoré. Il raconte les vies parallèles de ses deux Grands Hommes et les multiple ressemblances dans les valeurs choyées.
Me faisant remarquer qu'on leur doit encore aujourd'hui beaucoup.
Deux vrais héros comme on en fait rarement.
Ne portant ni cape, ni épée, ni superpouvoir.
Juste deux têtes aux hamsters agiles dans la coquille.