Une cuvée 2018 plein de mystère!
On le sait: on est en pleine période cyclonique actuellement. Rien de surprenant donc à ce qu’une perturbation météorologique vienne frapper la Grande île, c’est une quasi-fatalité que d’être traversé de part en part par la furie d’un cyclone pour l’île Rouge! Depuis le temps on aurait dû être aguerri et savoir prévoir voire anticiper les dégâts et les sinistres occasionnés par ces facéties périodiques du temps. Mais voilà. à chaque année les intempéries amènent leurs lots de sinistrés, aux dernières nouvelles communiqué par le BNGRC (Bureau National de la Gestion des Risques et Catastrophes) , jeudi 11 janvier, après le passage d’Ava, 36 décès et 25 portés disparus ont été recensés. Pour tout l’ensemble de l’île un chiffre de 136 000 sinistrés a été avancé. Des chiffres surement en-deçà de la réalité mais comme à son habitude, en pareil cas, l’entité responsable n’arrive pas à sortir l’état exact, ou du moins proche de la réalité, faute de moyen(?) ou par défaut de professionnalisme tout simplement! A chaque année on est tristement affligé de voir la lenteur des secours donnés aux sinistrés, encore plus des « critères de choix » des personnes à aider. On est désagréablement surpris de voir des gens qui ont les pieds dans l’eau dans leur habitat, mais qui sont donc restés chez eux, être mis à l’écart des aides fournis aux sinistrés: à croire que pour ces gens là tout baigne!
Là c’est carrément plus que « les pieds dans l’eau » !
Mais dans la Grande île rien ne peut plus surprendre! Personne ne s’offusque quand des dons se retrouvent chez certains grossistes, dans des échoppes ou sur les marchés, au vu et au su de tout le monde comme si c’était naturel: l’année passée,des sacs de 50 kilos de riz avec des inscriptions « China aid », ont été vendus autour de 90 000 ariary le sac alors qu’ils ont été offerts gratuitement pour les victimes du cyclone Enawo. C’est devenu monnaie courante en tout cas dans la Grande île, le détournement « organisé » et « autorisé » de dons provenant de donateurs divers. L’on se souvient du cas soulevé par un opérateur bien connu de la place qui a intercédé pour avoir des dons venant de Dubaï et qui s’est vu floué par on ne sait quel artifice avec les dons en question vendus aux enchères au final! L’ONG Amitié Picardie Madagascar en a fait les frais aussi il y a quelques années avec un container de 20 pieds de dons bloqué à la douane de Toamasina qui ont été vendues aux enchères! Et ce ne sont pas des cas isolés malheureusement! Pour cette cuvée 2018, à quoi pourrait-on s’attendre? « Pas moins » que d’habitude surement!
On est tellement habitué aux opérations « tip-top » – tardives – dans la Grande île que la population s’est recroquevillée sur elle-même, s’auto-pansant les plaies faute d’aides immédiates – en temps voulu – avec ce que cela peut engendrer comme séquelles dans la vie des sinistrés déjà en situation de précarité et plus vulnérables que jamais à chaque coup asséné par les cyclones successifs. Le stoïcisme de la population malagasy est en passe de devenir une légende au rythme où vont les choses, les digues qui cèdent, les ponts qui sont emportés par les crues, les maisons détruites ou immergées, semblent les laisser impassibles, la douleur et le malheur sont devenu leurs lots habituels en somme! Incroyable!
Quoiqu’il en soit, les équipes du BNGRC envoyées dans les villes sinistrées pour épauler les autorités locales ont intérêt à être plus que visibles et opérationnelles à souhait à l’avenir pour le bien de la population mais aussi pour gagner plus en crédibilité face aux critiques perpétuelles à leur encontre. Une célérité effective serait-il trop demandé dans l’appui et l’octroi des aides aux sinistrés?
Alf Raza
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