Pete Wisdom est à la tête d'une équipe du MI-13 chargée des affaires paranormales. Le groupe est composé de Tink, une fée dissidente, John le Skrull (qui a l'apparence de John Lennon), la jolie Maureen, dotée de pouvoirs télépathiques, ou encore Captain Midlands.Leur première affaire consiste à stopper diverses exactions provenant du pays des fées (ces dernières n'étant pas toujours animées de bonnes intentions finalement). Pour cela, ce brave Pete devra coucher avec la fille d'un roi. Bah, que ne ferait-il pas pour la couronne ? ;o)
Le ton est donné, Paul Cornell, qui s'occupe du scénario, nous livre ici une excellente histoire où se mêlent merveilleux, blagues lourdingues et sexe (ça reste soft hein, bien qu'il y ait tout de même une scène de...cunnilingus, ce qui est plutôt rare, c'est d'ailleurs plus suggéré qu'explicite, ce qui laisse à penser que, puisque nous la comprenons, soit l'auteur est très doué, soit nous sommes d'incurables obsédés).Les références aux légendes ou à la culture anglaise ou galloise sont légion. On passe de Merlin l'enchanteur à H.G. Wells en faisant un petit détour par les banshees du folklore irlandais, bref, l'ambiance est résolument britannique (ou britannico-celtique pour être exact). Les Beatles ne sont pas la seule référence musicale puisque d'autres groupes, comme les Velvet Underground, les Stereophonics ou même Tom Jones (oui, je sais, Tom Jones n'est pas un groupe, même s'il a un peu grossi ces dernières années) sont cités dans des encarts qui indiquent la bande son qui accompagne certaines scènes. Voilà une idée plutôt sympa.
Le ton est plutôt ironique sans être trop irrévérencieux. J'ai pu voir, ici et là, certains comparer la série à The Authority ou à du Garth Ennis (Preacher, Punisher), c'est tout de même beaucoup moins trash et...plus bon enfant disons. C'est en tout cas très agréable à lire et l'on reste même un peu sur sa faim tant l'on aurait aimé d'autres épisodes (cette série en on-going, à la place des Exilés par exemple, ne me semblerait pas une mauvaise idée).En ce qui concerne les dessins, c'est Trevor Hairsine qui se charge des deux premiers épisodes avant de céder sa place à Manuel Garcia pour les suivants. C'est plutôt beau, avec des décors détaillés, un découpage dynamique et une colorisation fort jolie elle aussi (avec des teintes parfois très vives ou contrastés, des jeux de lumières, etc., on en prend plein les yeux en tout cas mais dans le bon sens du terme).
Voilà une mini-série que l'on quitte avec ce petit pincement au coeur qui caractérise les oeuvres dont on s'est délecté et que l'on aimerait plus longues. Personnages attachants, vilains (ou menaces) originaux, dialogues percutants font de cette saga un vrai bon moment de lecture. Ce Paul Cornell (romancier et scénariste TV) fait dorénavant partie des gens qu'il faudra suivre de près. Voici son blog : http://paulcornell.blogspot.com/ (il a le bon goût de choisir blogspot en plus).
ps : ajout de la scène #55 dans le Bêtisier.
pps : la fin de One More Day ayant maintenant été publiée dans Spider-Man, je vous invite à réagir sur le sujet sans risquer de spoiler maintenant (je reviens sur cet article car des gens l'ont commenté récemment et le petit gadget qui affichait les derniers commentaires fait des siennes depuis un moment).