Aujourd'hui la BCE, dirigée par Jean-Claude Trichet, doit augmenter d'un quart de point à 4,25% son taux directeur.
A nouveau Nicolas Sarkozy s'en est violemment pris à la BCE et à son "aveuglement". Que reproche t'il? De privilégier le mandat de la BCE - maîtrise de l'inflation à 2% - aux dépends de la croissance.
En fait ce sont deux visions du monde qui sont différentes. Sarkozy pense en effet qu'il faut une politique plus proche de celle de la FED qui privilégie la croissance par l'endettement.
En effet des taux d'intérêts bas dans un contexte inflationnistes inciteraient les ménages et les entreprises à s'endetter donc à relancer la consommation et les investissements.
C'est évidemment ce que souhaite Sarkozy, qui mise sur une politique de consommation principal moteur de l'économie française, on l'a vu avec son paquet fiscal qui était censé donner de l'air à la croissance.
Mais si Sarko veut des taux d'intérêts bas, la BCE veut un taux d'inflation bas. Les deux sont il antinomiques?
Oui dans le cas de l'Europe. Le pacte de stabilité, les fameux critères de Maastricht, sont rappelons le destinés à faire converger les économies des pays de l'UE en l'absence de politique économique commune. En effet les économies de chaque pays sont différentes et il fallait trouver un cadre qui permette de fonctionner.
Le principal objectif est de lutter contre l'endettement des pays qui seraient alors financé ou supporté indirectement par les voisins partageant le même système monétaire. C'est ce que fond les Etats Unis, leur dette est "financée" par la Chine, et autres pays du monde.
De fait chaque fois que les taux d'intérêts montent, c'est le déficit du budget de la France qui s'alourdit : l'endettement français coute alors plus cher... On comprend que Sarkozy, à la tête de l'Europe fasse sa mauvaise tête, une nouvelle procédure pour déficits excessifs étant en suspend à Bruxelles...
Enfin la BCE tient absolument à lutter contre l'effet second tour de l'inflation, c'est à dire l'entrée dans une spirale infernale, hausse des matières premières, hausse de l'inflation, hausse des salaires, répercussion sur les produits et services (inflation) etc...
Avant de taper la BCE il semble bien utile de méditer les conséquences d'un laisser aller à l'américaine...