Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 19-20-21

Par Blackout @blackoutedition

Photo de Simon Woolf

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 19

Malheureusement pour lui, Steve ne parvint pas à tenir sa langue. Quelques semaines plus tard, y'avait déjà plein de ragots qui circulaient. Il n'avait pas pu s'empêcher d'ouvrir sa grande gueule et de fanfaronner devant ses faux amis de comptoir. Il fut inutile de lui remonter les bretelles, le mal était fait. Deux caïds lui mirent le grappin dessus et le passèrent à tabac. Il avait quinze jours pour raquer l'intégralité du butin, plus les intérêts. Mais avec le temps, l'affaire se tassa, Steve ne paya jamais ses dettes et les truands s'évaporèrent. Taule ? Rédemption ? Mort ? On ne sut jamais, n'empêche que je flippai ma race.

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 20

La belle blonde s'envola comme un rond de fumée, s'évaporant avec le chien, les meubles et les éclats de cœur brisés de ce pauvre Gino, condamné à haïr et adorer jusqu'à la fin de ses jours le diable en personne, l'immoralité incarnée en femme, dissoute dans l'ombre de sa mère absente et les photos souvenirs. Alors vinrent la dépression, la solitude et la nausée de la vie, à travers un enchaînement de conquêtes dérisoires, avec des périodes plus ou moins fastes, mais jamais l'extase du premier grand amour qui est toujours le dernier, par définition.

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 21

Une fois les lumières ouvertes et les salles évacuées, après la dose habituelle de bastons, de comas éthyliques, de bain d'emmerdements, de gerbe, de pleurs, de préliminaires d'ébats sexuels et autres mélasses routinières, l'after pouvait commencer. Bien entendu, les travelos étaient de la partie. Ils se vautraient sur les tabourets du bar et continuaient leur farce carnavalesque avec un mélange subtile d'aguichage et de drôlerie. Sauf que les anges androgynes s'étaient métamorphosés en cadavres visqueux. Le maquillage avait coulé, la sueur et la crasse avaient dégueulassé leurs déguisements qui pendouillaient en haillons et laissaient apparaître les rembourrages grossiers de leurs soutiens-gorge. Les perruques étaient de travers, les bas étaient troués, la face cachée de la lune était dévoilée. Les beaux drag queens fascinants étaient devenus de gros mâles crados et déguenillés... déglingués.

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