Macron sprinte, paraît-il. Mais Henry-Jean Coudy ne le voit pas passer ... Une "accéleurration" ?
Il n'y a plus en France de grands sprinters capable de battre les Hollandais sur la piste du vélodrome de Bordeaux, comme Dédé Darrigade savait si bien le faire dans les années soixante.
Ah quand même, si on en croit la grande majorité de la presse, il en reste un, Emmanuel Macron dont, visiblement amoureuse du président de la République, elle repète à l'envi qu'en 2018, il va accélérer.
Si l'on a bien en tête l'ensemble des intentions macroniennes, sont sur la table la réforme de la formation professionnelle, de l'assurance chômage et la révision constitutionnelle dont le contour est pour le moment très flou.
Ces trois thèmes ne manquent pas d'importance mais, et là encore si on n'a rien oublié de la campagne présidentielle, ils étaient largement évoqués par l'inattendu vainqueur, au sprint, du printemps 2017.
Une accélération suppose que l'on augmente sa vitesse de course sur un temps très court, on ne voit pas ce qui est accélération dans la mise en oeuvre de ce que l'on a inscrit sur un programme électoral.
En revanche, on voit bien comment l'expression s'inscrit dans un " story telling" concocté par une foule de communicants dont la base de réflexion est qu'à force de répétition écrite et sonore, une proposition devient vérité.
On aimerait savoir ce que pourra faire le président de la République en 2019, parce qu'une accélération, du moins celles de Darrigade, de Craszyk pour les Français ou de Rijk Van Looy ou de Rudi Altig pour les autres, ne dure qu'un bref moment de vérité et fait place à un grand relâchement des muscles.
Peut être s'essaiera-t-il enfin à la diminution de la bureaucratie française et des dépenses publiques qui ne sont visiblement pas au rendez-vous de l'accélération !
Quant aux déluges de règlementation et de pression fiscale, n'en parlons pas car le Delanopolis en a parlé par ailleurs.
Ah, juste une chose, dont la presse a quand même rendu compte, dans des rares brèves : l'abandon de l'ubuesque projet d'un mois de service militaire que Pisani-Ferry, maître d'oeuvre du programme du président, défendait pourtant avec fougue il n'y a pas un an.
On s'est parait-il aperçu qu'on n'avait ni les locaux ni l'encadrement et qu'au demeurant en un mois on n'apprend pas grand chose de l'art du combat.
Une décélération?