Féodalisme

Publié le 03 juillet 2008 par Edgar @edgarpoe
J'entendais tout Ă  l'heure le patron d'un goupe pharmaceutique rĂŠclamer plus d'Europe.

La lecture de Michel Volle m'y fait repenser :

Richelieu et Mazarin ont construit l'État français pour sortir la nation de la griffe de grands féodaux qui n'hésitaient pas à trahir pour défendre leurs intérêts : Condé, Turenne, ont conduit des armées espagnoles contre la France avec la complicité du frère du Roi, Gaston d'Orléans. Ces deux grands ministres ont ainsi doté notre pays d'une structure institutionnelle solide dans laquelle ils ont insufflé l'esprit républicain du service public (le mot « républicain » était utilisé, sous l'ancien régime, pour désigner ceux qui s'intéressent à la chose publique, res publica). 

Michel Volle tient sans doute l'un des meilleurs sites internet francophones.

Lire aussi son billet,
Denis Robert jette l'éponge (l'affaire Clearstream commence).

Et son analyse du
livre de Pierre Musso, le Sarkoberlusconisme.

Un extrait :

Il est naïf de croire qu'il suffise de privatiser un service public pour accroître son utilité et son efficacité. Dans les secteurs où la fonction de coût est à rendement croissant, par exemple, il est inefficace de sacrifier l'économie d'échelle que procure le monopole naturel. Ainsi le bilan de la dérégulation du transport aérien et des télécommunications est ambigu et vraisemblablement négatif.

Un autre, meilleur encore :

Lorsque Berlusconi et Sarkozy exhibent les symboles de la richesse et s'entourent d'amis choisis parmi les plus riches, ils ne font pas le tri qui s'impose entre entrepreneurs et prédateurs. On peut même craindre qu'ils ne préfèrent ces derniers, plus séduisants. [...] Il reste cependant que le travail comme pratique, comme valeur humaine, est le point clé de leur discours - et cela, on doit le méditer en s'efforçant d'aller plus loin, plus profond qu'ils ne le font.