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La décision prise le 27 novembre 2017 de ré-autoriser le glyphosate dans l'Union européenne ne passe pas. Ni son classement comme cancérogène probable par l'OMS, ni les révélations des coups tordus de Monsanto pour le faire accepter, ni les témoignages de malades de par le monde, ni les contaminations alarmantes de l'environnement, de l'eau et des personnes, n'ont suffi à décider une interdiction et cela est inacceptable pour bien des citoyens. La décision du ministre de l'Agriculture allemand de voter en faveur de la réautorisation contre l'avis de son gouvernement a fini de mettre le feu aux poudres. Aussi, les attaques se multiplient contre la décision de Bruxelles.
Pour Global 2000 et PAN Europe, l'évaluation manque d'indépendance
Le 4 décembre, l'ONG environnementale autrichienne Global 2000 et le réseau européen Pesticide Action Network (PAN) ont annoncé avoir déposé plainte au pénal contre l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) d'une part et contre l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) d'autre part. Le BfR, chargé de l'évaluation du glyphosate, est accusé d'avoir repris en copier-coller un texte de Monsanto dans son rapport. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) est responsable d'avoir entériné l'évaluation du BfR. Global 2000 et PAN estiment dans leur plainte que le BfR et l'EFSA "n'ont pas établi une évaluation indépendante, objective et transparente des risques pour la santé du glyphosate", comme l'impose le règlement européen du 21 octobre 2009 relatif à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques.
Pour les Eurodéputés, il y a violation de la règlementation sur les pesticides
Le 8 décembre, des Eurodéputés du groupe Social-Démocrate ont demandé qu'une procédure d'annulation soit engagée devant la Cour de justice européenne (CJUE) contre le règlement d'application que la Commission allait adopter pour réautoriser le glyphosate. La principale raison avancée, qui repose sur une analyse du juriste Olivier de Schutter, professeur de droit international à l'université catholique de Louvain, est que la décision européenne constitue une violation de la réglementation européenne sur les pesticides. Selon cette réglementation, ne peuvent être autorisés que les produits sans " aucun effet négatif " sur la santé et l'environnement. Or le glyphosate a été classé " cancérogène probable " par l'OMS. " Si des doutes existent, ils auraient dû conduire à un refus du renouvellement de l'autorisation, comme le prévoit le principe de précaution ", estime le juriste.
La Commission européenne promet de plus de transparence
Le 13 décembre, alors que lui était remise l'Initiative citoyenne " Stop glyphosate " (toujours en cours) qui compte plus de 1, 3 million de signatures, le commissaire européen à la sécurité alimentaire, Vyntenis Andriukaitis, a annoncé une réforme pour le printemps 2018. Elle concernera la législation européenne encadrant les procédures d'autorisation de mise sur le marché et le fonctionnement des agences sanitaires. Vyntenis Andriukaitis a promis une plus grande transparence dans les évaluations scientifiques, qui sont aujourd'hui inconnues du public.
Anne-Françoise Roger