" Plus d’une décennie plus tard, l’entité collective Anonymous a fait de ces méthodes d’obstruction un outil d’hacktivisme de masse, plus connu sous le nom d’attaques DDoS (par déni de service distribué).
Anonymous a débuté autour de la plate-forme de partage d’images 4chan en 2006, paradis des « trolls » avec ses forums anarchiques garantissant l’anonymat. Essaims temporaires d’individus organisés horizontalement, ils s’agrègent autour d’une action avant de se dissoudre, que ce soit pour semer la zizanie en ligne ou pour faire avancer une cause. En 2008, le mouvement prend un virage politique en lançant une campagne contre la Scientologie, puis en se mobilisant pour la liberté d’expression sur Internet et le libre accès aux informations. Ils ont notamment lancé des séries de campagnes en représailles contre les mesures de blocage des dons contre WikiLeaks, s’attaquant aux banques qui agissaient contre les intérêts de l’organisation (Operation Payback en 2010 contre plus d’une douzaine de sites dont Paypal, Visa, Mastercard). Dès le 2 janvier 2011, ils ont initié OpTunisia après que le gouvernement tunisien ait bloqué Wikileaks puis ont apporté leur aide active aux révolutions arabes.Si ces attaques DDoS pouvaient se faire manuellement au début d’Internet, elles se sont automatisées à mesure que l’infrastructure du web se renforçait. Anonymous a poussé un cran plus loin l’idée d’activisme collaboratif et popularisé l’idée de « botnets » volontaires, un réseau de plusieurs centaines voire de centaines de milliers d’ordinateurs qui lancent automatiquement et en même temps une rafale de requêtes de service vers des sites ciblés jusqu’à le saturer et le paralyser. En utilisant le logiciel LOIC (Low Orbit Ion Cannon), les participants pouvaient connecter leur machine à un vaste réseau et allouer leurs ressources aux attaques DDoS. L’une des spécificités d’Anonymous est d’avoir réussi à recruter des volontaires bien au-delà d’un cercle d’initiés, grâce à leurs communiqués vidéo, images iconiques et comptes twitter, matériaux que la presse, en l’absence d’un porte-parole officiel, a largement diffusés."La suite sur le site du musée du Jeu de PaumeLa belle histoire des rebelles d'aujourd'hui !