#JeNeSuisPasCharlie

Publié le 06 janvier 2018 par Mister Gdec

Oui, je l’avoue, méa culpa, je suis tombé autrefois dans cette ornière là… Il fut un temps où, pas encore radicalement antifasciste, je fus Charlie. Dois-je en avoir honte, quand il s’agissait alors seulement de défendre la liberté d’expression, de caricature et du journalisme, face au terrorisme djihadiste ? Comme cela est bien loin pour moi à présent, davantage conscientisé et politisé depuis, et prenant donc  en compte dans ma réflexion politique et sociologique d’autres dimensions… Les temps ont changé, et les grands démocrates d’hier qui prétendaient défendre becs et ongles, stylos au poing et verbe haut, la sacro-sainte liberté d’expression sont devenus les nouveaux Torquemada d’aujourd’hui. Il y a en effet ce me semble une sacrée hypocrisie à prétendre s’ériger en défenseurs de cette liberté d’expression pour les uns en l’interdisant à d’autres quand les débats déplaisent, et contrarient leurs petites haines recuites qui les font devenir à mes yeux les idiots utiles du terrorisme, qui n’en espérait pas tant :  assister à cette pathétique guerre de tous contre tous, et ce racisme qui ne dit pas son nom, sous le vocable de républicanisme…  Les mêmes qui aujourd’hui tiennent grand conciliabule en se drapant dans leur tunique de vierges outragées alors qu’ils ne cessent de répandre leur bile noire…

Si être Charlie, c’est dénier à un homosexuel le droit de lutter contre l’islamophobie, et de lui interdire tout combat militant…

Si être Charlie, c’est assimiler Plenel à un criminel qui aurait du sang sur les mains…

Si être Charlie, c’est instrumentaliser la cause des femmes au travers du cas Ramadan pour propager la haine des musulman.e.s…

Si être Charlie, c’est se jeter à corps perdu dans une telle convergence d’intérêts racistes, républicanistes et fachos réunis en chœur, de polémiques incessantes en polémiques stériles…

Si être Charlie, c’est faire partie de ceux qui portent si gravement atteinte à la liberté de la presse…

Si être Charlie, c’est tordre la laïcité pour lui faire dire ce qu’elle n’est pas : un instrument de plus au service des discours de haine…

Si être Charlie, c’est laisser pérorer sans discontinuer les racistes de salon pour crier ensuite au loup…

Si être Charlie, c’est interdire le concept de racisme d’état tout en prétendant défendre la liberté d’expression (mais pas de réflexion, alors ? )

Si être Charlie, c’est de permettre à un prétendu penseur d’assimiler publiquement l’immigration à la Shoah…

Si être Charlie, c’est faire interdire un colloque contre l’islamophobie à l’université de Lyon…

Si être Charlie, enfin, c’est se prêter à ça :

… alors,  pour toutes ces raisons et bien d ‘autres,  qui nécessiteraient plus qu’un billet d’humeur,

#JeNeSuisPasCharlie

Post-scriptum : je pose ça là :

(Seule l’histoire le dira… A suivre).

Re Post scriptum : on lira avec intérêt cette saine colère sur le même sujet de Bismatoj sur twitter. Merci. Je ne suis donc pas seul…