L'acétaldéhyde (ou éthanal), un métabolite de l'éthanol -créé lorsque l'alcool est décomposé dans le corps- est un cancérigène reconnu, classé " possiblement cancérogène " pour l'homme par le CIRC. Cette étude montre comment l'acétaldéhyde provoque des dommages à l'ADN, ce qui explique l'augmentation du risque de certains cancers, mais décrit aussi le rôle bien particulier d'une enzyme naturelle, ALDH2, qui protège des dommages causés par l'acétaldéhyde/l'alcool. Et un des signes que le corps ne fabrique pas suffisamment d'enzyme ALDH2, peut être cette rougeur du visage typique qui apparaît après avoir consommé de l'alcool... Des conclusions présentées dans la revue Nature qui, avant tout, apportent une explication plausible simple du lien épidémiologique entre la consommation d'alcool et risque accru de cancer mais qui rappellent aussi, ce faisant, les limites à ne pas dépasser.
De nombreuses études ont déjà démontré ce lien épidémiologique, en particulier avec le risque de cancer du sein, de la gorge, du foie, de l'intestin et du pancréas. On estime aujourd'hui qu'environ 1 nouveau cas de cancer sur 25 est lié à l'excès d'alcool. L'acétaldéhyde, un métabolique de l'alcool a déjà été documenté comme pouvant endommager l'ADN de cellules en culture cultivées en laboratoire. Et si notre corps peut traiter une certaine quantité d'acétaldéhyde via l'enzyme ALDH2, de nombreuses personnes n'en produisent pas ou pas suffisamment et sont donc moins tolérantes à l'alcool. Enfin, une autre protéine, FANCD2, a également été identifiée pour sa capacité réparatrice des dommages causés par l'acétaldéhyde.
ALDH2 ou de FANCD2, 2 protéines clés de protection contre les dommages génétiques causés par l'alcool : Les chercheurs ont donc regardé ce qui se passait chez des souris privées de ALDH2 ou de FANCD2, en particulier sur les cellules souches hématopoïétiques (du sang) lorsque ces souris sont exposées à l'alcool. L'étude montre que l'alcool entraîne des dommages majeurs à l'ADN qui empêchent les cellules souches de produire de nouvelles cellules sanguines. L'équipe du Wellcome Trust Sanger Institute et de l'Université de Cambridge (UK) fournit ainsi une explication du processus par lequel l'alcool cause des dommages à l'ADN qui peuvent mener au cancer chez les humains. De plus, ces travaux décryptent les différents mécanismes cellulaires visant à réparer les dommages de l'alcool, et qui sans ALDH ou FANCD2 échouent ou aboutissent à une grande variété d'erreurs génétiques ou mutations de l'ADN.
ALDH2 joue un rôle majeur dans l'élimination de l'acétaldéhyde et, selon les auteurs, les personnes qui ne fabriquent pas l'enzyme ALDH2 peuvent être plus à risque de dommages causés par l'acétaldéhyde (ou l'alcool).
Et l'un des signes possibles de ces dommages peut-être cette rougeur caractéristique du visage après avoir consommé de l'alcool.Équipe de rédaction Santélog