Hugo et moi avons monté Panafrica il y a maintenant un an et demi, quand Hugo est rentré d’Afrique de l’Ouest, avec les bras chargés de Wax.Je dessine beaucoup, et quand on s’est retrouvé, je me suis dit qu’on pourrait créer quelque chose de sympa, mais de manière différente. C’est comme ça que l’idée est née.
Que vouliez-vous proposer ?
Nous voulions proposer un produit qui a une vraie histoire, une vraie éthique. Nous avons choisi d’adopter une logique différente des autres marques dans l’achat des matières. C’est important pour nous de savoir que les chaussures ont été fabriquées dans de bonnes conditions par de petits artisans locaux, plutôt que de les acheter directement auprès de grandes usines en Italie ou au Portugal.
Puis, on s’est posé la question : « Comment faire pour associer notre consommateur final à cette éthique de marque ? », et nous avons créé : WorkForSchool, un programme qui reverse 10 % de tous nos bénéfices en faveur de l’éducation et de l’information.
Quels autres projets soutenez-vous ?
Nous avons un autre partenariat avec une association qui s’appelle AfrikaTiss au Burkina Faso et dont l’idée est davantage d’aider à la formation professionnelle de femmes au tissage et à la teinture du coton produit localement au Burkina Faso. Nous souhaitons, en tant que marque, racheter une partie de la production de ce centre, a un prix juste et concerté, pour atteindre un schéma de commerce équitable avec ces femmes.
Quelles sont les deux autres associations ?
Il y en a une avec qui on a fait notre premier projet, Espoir d’Afrique, au Bénin. On travaille aussi avec la Serge Betsen Academy, association de Serge Betsen, un ancien rugbyman franco-camerounais qui a construit cinq centres scolaires, et aide des enfants en grande difficulté - notamment par l’apprentissage du rugby. Nous les aidons par des dons pour payer : les uniformes, le matériel et participer à la construction de centres scolaires, par exemple.
Le Wax n’est pas une matière très écologique, quelles sont vos ambitions pour l’environnement ?
Cela passera par du développement local. On se pose beaucoup la question du cuir. On a choisi du cuir semi-végétal, nous pensons au piñatex, du cuir de feuille d’ananas. Ce sont des matières qui peuvent remplacer le cuir. Nous avons créé une gamme complétement vegan, en remplaçant le cuir intérieur par du coton et supprimé des galons de finition en cuir afin de répondre aux logiques environnementales.
« I am a drop » (Je suis une goutte) signifie que chaque individu a la capacité d'agir pour un futur plus durable. Est-ce le cas pour Panafrica ?
On a l’ambition d’apporter notre petite goutte, oui ! Nous pouvons dire que nous fabriquons nos modèles dans de bonnes conditions. Un consommateur qui achète une paire de Panafrica, a la garantie de la transparence. Il sait comment les modèles sont faits, avec qui et dans quelles conditions, mais il est conscient aussi des limites du projet. Ce qui est important, c’est surtout que le consommateur sache que cette chaussure est fabriquée par Micham au Maroc, que la toile vient de Côte d’Ivoire, qu’elle a été achetée au Produit Newax, etc.
Faire de jolies chaussures donc, avec une vraie histoire, et une vraie éthique.