Le président de France-télévision est déjà sur siège éjectable. Notamment si Sarko parvient à ses fins : la nomination des dirigeants des chaînes publiques directement par l’Elysée, comme au vieux temps de “Mon Général” et “l’étrange lucarne” du Canard Enchaîné. Me trompé-je quand j’affirme depuis bien avant le 6 mai 2007 que les libertés publiques sont menacées par Nicolas Sarkozy ?
Mais pire : Patrice de Carolis a eu le grand tort de critiquer sans aucune aménité la réforme annoncée sur un coup de tête par Nicolas Sarkozy (à l’instigation d’Alain Minc… et je vous recommande particulièrement le commentaire tordant mais super-réaliste de Pierre Ballouhey particulièrement en verve !) la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.
“Le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, déplore les propos de Nicolas Sarkozy sur la qualité des programmes du service public qui ressembleraient trop à ceux du privé. «Je trouve cela faux, je trouve cela stupide», rétorque-t-il. Propos cités par Libération
Nouvelle polémique. Nouveau scandale…
LEMONDE.FR | 02.07.08
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C’est d’abord Christine Albanel - transparente ministre de la culture - qui s’y colle… Avec son habituelle indignation facile… “Il y a certains mots, j’espère – enfin je pense – qui ont dépassé sa pensée. Ce n’est pas normal de prononcer certains adjectifs, comme ’stupide’ ou autre, ça ce n’est pas possible, vraiment ce n’est pas possible, a réagi la ministre de la culture, Christine Albanel. On ne peut pas dire ça du président de la République, de l’actionnaire qui vient s’exprimer sur France 3.”Je ne saurais dire si le terme “d’actionnaire” est celui qui convient. Mais en même temps que l’on prétend faire de la télévision publique de qualité, l’esprit margoulin sourd de partout.
Ensuite, le prolixe mais toujours aussi inepte porte-parole de l’UMP (celui-là même qui exigeait que l’AFP passât, toutes affaires cessantes, tous ses communiqués) j’ai nommé Frédéric Lefebvre. Lequel exige rien moins que des excuses ! “car l’attaque visait selon lui “ce que disait le président de la République”.
Et alors ? C’est parole d’Evangile ? Serait-il interdit de critiquer ce que dit le Président de la République. Quand je vous dis que nos libertés sont gravement menacées ! Pourtant, comme me le faisait remarquer il y a peu Marie de Metz Noblat (”Fromagium” que je recommande toujours autant) : Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur… Mais Beaumarchais détonnait évidemment parmi les courtisans.
A ma connaissance, stupide, ne fait pas encore partie des gros mots… C’est même un des nombreux substituts possible à c… (j’en ai fait naguère la recension complète, y compris en argot et en solognot). Mais désolée, je n’arrive pas à retrouver les références de la note en question.
Le vrai fond du problème - outre que la télé publique va être précipitée dans le marasme le plus total, avant d’être privatisée ? on nous dira : vous voyez bien que la télé de service publique est médiocre - n’est-il pas que Nicolas Sarkozy arrange les affaires de ses grands amis des télévisions privées qui verront leurs recettes publicitaires augmenter.
Bolloré (faut bien renvoyer l’ascenseur des prêts de jet privé. Bouygue. Celui-là même qui n’est pas capable de construire correctement les fondations et la dalle de la future centrale EPR mais à qui Nicolas Sarkozy rêve de confier les destinées d’Areva !
Pour s’avantager, de même que les copains et les coquins, Nicolas ne manque nullement d’intelligence. Il est au contraire éminément calculateur : rusé, matois, retors.
Alors, le Frédéric Lefevbre, tu viens demander des excuses à mémé Kamizole ? que je retire tout ce que je dis de mal de Nicolas Sarkozy… compte là-dessus et bois de l’eau !