Comme le déclarait l’artiste, américaine mais allemande d’adoption, elle-même : « Je veux repousser les limites de la tradition, jusqu’à ses extrêmes. Il ne faut pas en avoir peur… C’est ce qui fait la pop music… ».
Si c’est à Baltimore – à laquelle elle dédie l’un de ses plus beaux titres – que Sophia Kennedy grandit, ce sera à Hambourg, où elle s’est rendu pour étudier le cinéma, que ses débuts artistiques se feront. Elle commença ainsi en composant essentiellement pour le théâtre, ce qui lui permit d’affiner son propre style, style dans lequel sa voix trouve toujours sa place, une place résolument centrale.
En effet, si la chant impose souvent à lui-seul les mélodies de Sophia Kennedy – tout simplement le premier album de songwriting publié l’an passé par le label berlinois Pampa Records du célèbre DJ Koze – la musique n’est pas un simple accompagnement électronique qui serait relégué au second plan. La construction des chansons répond à une démarche double, à mi-chemin entre modernité et tradition, inventivité d’avant-garde et sensibilité pop. Les fans de musiques électroniques seront littéralement ravis, les fans de musique plus actuelles voire pop également.
Son goût naturel pour le théâtre explique certains aspects évidemment dramatique – au sens premier du terme – dans son œuvre, mais elle n’en demeure pas moins romantique, voire carrément candide quand elle chante, par exemple : « Being lonely makes you special, but being special makes you lonely too ».
Musique, parole, mélodie, chant… tout s’imbrique naturellement en parfaite symbiose sur ce tout premier album de Sophia Kennedy qui, dès ma toute première écoute du single et morceau d’ouverture « Build me a house », m’avait procurer de fortes sensations. L’ensemble folklorique polonais Svitanak présent y étant également pour quelque chose.
Enfin, que dire de ce visuel choisi ? Un portrait des plus naturels et donc sincères de l’artiste américano-allemande, avec un chois de couleurs presque kitsch ?! Oui, nous sommes bien sur Pampa Records, une référence depuis bientôt dix ans où tout est parfaitement millimétré et choisi dans un but bien précis.
Pour conclure, je dirais en étant sûr de ne pas me/vous tromper : voici l’un des disques les plus joyeux de ces dernières années. Cerise sur le gâteau : il est totalement réussi.
(in heepro.wordpress.com, le 04/01/2018)
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