Jusqu'ici, rien de mal me direz-vous. Et ces journaux sont lŕ pour guider notre choix. Peut-ętre, par contre avez-voius sursauté en lisant ces quelques lignes : "... Un récit réputé impossible ŕ porter ŕ l'écran, grand ou petit, jusqu'ŕ cette minisérie." Vous conviendrez que ces propos ont de quoi faire bondir au plafond. A qui avons-nous affaire ? Quelles sont les motivations de la personnes qui a écrit ces lignes ? A-t-on affaire ŕ un scribouillard ignare ? Ou ŕ quelqu'un qui a volontairement fait une croix sur le passé ? Cet individu n'a-t-il jamais entendu parlé ou ne voulait-il pas faire l'éloge du Guerre et Paix de King Vidor en 1956, avec Audrey Hepburn et Henry Fonda, ou alors de celui produit en 1966 par Serge Bondartchuk.
Eh oui, les défauts de notre société nous poursuivent jusque dans nos programmes télé et en pleine période de fętes de Noël. Il faut attirer pour vendre, alors on fait dans le sensationnalisme. En fait, on fabrique de l'amnésie, au risque de construire une société sans passé. Le passé, justement, c'est mon domaine, moi qui m'intéresse beaucoup ŕ l'histoire. Et ma vision n'est pas du tout celle-lŕ. Le passé de la télé vend du ręve, le mien n'est pas une fuite narcissique dans les paradis lointains ŕ l'extręme opposé de la grisaille et de la déception de notre présent. Leur passé est oublié aussi vite que consommé, le mien s'inscrit dans le paysage et donne des repčres. Leur passé n'apporte rien du tout, le mien construit un environnement, une identité, un sol dur sur lequel rebondir pour affronter le présent et le futur.
Il n'y a pas ŕ dire : je préférerai toujours ma vision du passé ŕ la leur.