Remarquons certains jalons qui se révèlent pertinents au moment de découvrir Ash. L’introductif « I carried this for years » méritent autant d’attention que les autres morceaux plus longs. Le difficile « Deathless » est finalement un morceau splendide, que le saxophoniste Kamasi Washington permet de mettre en évidence. Avec ce troisième titre, on se rend compte que les sœurs Ibeyi continue de faire leur musique sans se soucier de ce que les auditeurs souhaiteraient.
C’est pourquoi les artistes invités sont à chaque fois judicieusement « utilisés ». « Transmission/Michaelion » est un superbe double morceau de plus de six minutes, dont la présence de la grande Meshell Ndegeocello apporte une union parfaite !
L’un des rares moments qui n’soit pas en anglais est « Me voy » avec la célèbre rappeuse espagnole Mala Rodríguez, ou plus simplement « la Mala », ce titre étant néanmoins le plus caribéen de tous. Le Canadien Chilly Gonzales ajoute pour sa part son doux et subtile jeu de piano sur « When will I learn ». Terminons par un retour en arrière et le premier titre à m’avoir touché : « Away away ».
Si certains regrettent qu’elles n’utilisent pas la langue de Molière, il est difficile de leur en vouloir. Pour ma part, je comprends tout à fait et, à l’inverse, je regrette qu’elle ne se laisse pas assez aller à employer la langue de Cervantes qui leur va tout aussi bien que celle de Shakespeare. Pour le reste, la musique fait se converger toutes les émotions que les voix transmettent sans détour ni équivoque possible.
Une question pourtant : pourquoi parle-t-on d’Ibeyi davantage en dehors de la France ? Oui, nous connaissons déjà la réponse.
(in heepro.wordpress.com, le 03/01/2018)
_
Voir aussi :