Après une première saison qui avait ses défauts, la seconde a également ses défauts. On retourne alors à Chicago pour de nouvelles aventures. Cette anthologie nous raconte alors des aventures totalement différentes de ce que l’on aurait probablement pu imaginer au départ. J’apprécie tout de même la façon dont elle s’y prendre. Joe Swanberg, le producteur, créateur et réalisateur de la série, continue de surprendre. Chaque nouvelle histoire nous permet de nous plonger dans des univers différents tout en restant dans la même ville bien entendu. Et le casting peut alors se renouveler et nous faire des propositions complètement différentes ce qui change de bien des comédies dramatiques du genre Apatow (Love est le premier exemple sur Netflix aussi, qui a eu du mal à se renouveler mais qui a réussi l’exploit de faire mieux en saison 2…). Le problème de cette seconde saison c’est qu’elle aura été légèrement inégale, avec des épisodes bien en dessous de mes attentes et d’autres bien plus sympathiques. Si les audiences ne sont pas spécialement aux rendez-vous, la comédie douce-amère de Joe Swanberg reste dans le ton indie de la première saison, tout en traitant des sujets modernes de façon touchante comme il se doit. Je ne m’attendais pas spécialement à grand chose, surtout que la première saison avait également ses défauts mais à suffisamment de bons éléments pour passer un bon moment.
Et cela a été le cas. Encore cette saison. On retrouve alors l’influence indé de la première saison, avec ce côté Greta Gerwig et Berry Jenkins sur les bords. Ou même le style Apatow que l’on retrouve plus dans la saison 2 de Love que dans la première d’ailleurs. On parle alors de questions existentielles encore et toujours d’une génération de trentaines un brin hipsters sur les bords. On est ici bien loin de bien d’autres productions de Netflix mais cela entre encore une fois dans la ligne éditoriale et un virage que le cinéma indé américain a pris depuis des années maintenant. Chaque épisode est suffisamment court pour passer au suivant sans trop de difficultés. Si certaines intrigues ne sont pas vraiment liées, la série ne s’impose pas de barrière et provoque alors quelques clins d’oeil ici et là afin de ne pas nous donner trop l’impression de voir une saison décontenancée. C’est agréable et surtout réussi. Par ailleurs, si certains épisodes savent être captivants et saisissants dans leurs propos, d’autres tombent un peu à l’eau et c’est dommage. On retrouve alors des personnages de la première saison (comme les frères brasseurs ou l’auteur de romans graphiques) qui sont à un nouveau tournant de leur petit existence. La série décide a lors de scruter les personnages à sa façon en sculptant un regard approfondi des choses.
L’amour de chacun des personnages est important et c’est clairement ce qui fait le succès de cette petite série indépendante sans prétentions. Certains épisodes sont là mais semblent plus servir de remplissage qu’autre chose alors que certains sont de petites pépites bien trouvées. On peut oublier certains épisodes comme celui parlant de la religion ou l’histoire de l’obsession de regarder ce que le voisin d’à côté fait. Cependant, au delà des intrigues un brin décevantes de certains épisodes, d’autres trouvent rapidement chaussure à leur pied. De plus, il en faut pour tous les types de spectateurs et du coup, Easy parvient à combiner plusieurs éléments de la génération qu’elle dépeint afin de nous faire passer un agréable moment avec le lot de surprises qui va avec bien évidemment. Mais l’on prend plaisir à suivre à nouveau certains personnages comme le couple Andy et Kyle qui va tenter l’union libre cette année, avec ce que cela peut avoir d’éléments légèrement cocasses et donc un brin plus original que le traitement qu’aurait pu lui donner d’autres scénaristes. Finalement, la seconde saison a ses défauts, ses maladresses mais sait rester suffisamment captivante pour donner envie de voir une nouvelle saison (que Netflix n’accordera probablement jamais à Easy, compte tenu des audiences apparemment décevantes de la série).
Note : 5.5/10. En bref, rien d’exceptionnel, juste une série sans grandes prétentions, agréable et touchante à la fois.