Mémoires d’un jeune homme rangé (1899) Le premier roman en solitaire d’un écrivain qui ne s’y était risqué, auparavant, qu’en compagnie, préférant écrire des pièces de théâtre pour mettre en valeur ses qualités de dialoguiste. Daniel Henry y cherche son personnage, comme un comédien qui ne saurait quel habit endosser. Ses vêtements causent d’ailleurs quelques soucis à un jeune homme toujours en train de se demander comment le voient les autres. Et les réponses qu’il apporte lui-même ne le satisfont guère, jusqu’au moment où Berthe Voraud semble s’intéresser à lui. Mais le chemin vers leur union est tortueux. Supplément Une étude de caractère, sans faire l’économie de l’aspect physique (« Il est gras ; il n’est pas rose. »). Parue dans La Presse en 1900, elle est signée Francis de Croisset : « Il a l’observation minutieuse et analytique. Il scrute le cœur humain à coups d’épingles. Il le fouille de ses ongles courts, avec le plaisir aigu et chatouilleur qu’on ressent à gratter un bouton. »
Les veillées du chauffeur (1909) L’automobile n’a pas changé seulement le voyage, elle a aussi modifié le voyageur et les lieux mêmes dans lesquels il se déplace. Les anecdotes vécues ou imaginées rassemblent, sous forme humoristique, les avantages et les inconvénients de la nouveauté. Avec une belle collection d’attitudes diverses devant la machine devenue le point de repère absolu en fonction duquel s’organise désormais la vie sociale. Plus de cinquante variations sur le même thème, avec l’apparition, de temps à autre, d’une bicyclette ou d’un cheval. Suppléments Gloire à l’auto, un texte de Tristan Bernard écrit pour Le Matin au moment où son livre était publié. Et une courte revue de presse.
Mathilde et ses mitaines (1912) Dans Les veillées du chauffeur, on croisait Sherlock Holmes. En suivant l’idée, Tristan Bernard place une enquête entre les mains d’une femme qui seconde avec zèle son mari, un vrai policier celui-là. Pour une intrigue assez tirée par les cheveux grâce à une jeune femme recueillie une nuit, en bas de chez lui, par Firmin Remongel, instantanément tombé amoureux de cette brève apparition. Les apaches font du bruit dans les rues de Belleville, le quartier n’est pas très sûr mais il s’y passe des choses encore plus étranges que ne le laissent penser les premiers indices. Pour compléter l’information, il faudra d’ailleurs aller jusqu’au Havre et à Bruxelles. Supplément Dans la revue de presse, André du Fresnois, peu amateur de romans policiers, s’étonne sur un air guilleret. Et Paul Souday se fait moralisateur.
Ces quatre ouvrages sont mis en vente au prix de 1,99 € pour Contes de Pantruche et d’ailleurs, et 2,99 € pour chacun des autres volumes. (Ou, à Madagascar, 6.000 et 9.000 ariary.)