Défaillances de B.A. Paris 4/ 5 (29-11-2017)
Défaillances (416 pages) sort le 4 janvier 2018 dans la collection Thriller des Editions Hugo & Cie (traduction : Vincent Guilluy).
L’histoire (éditeur) :
Tout a commencé cette nuit-là, dans la forêt.
Cassandra ne s’est pas arrêtée pour proposer son aide à la conductrice de la voiture immobilisée sur le bord de la chaussée, en plein orage.
Lorsqu’elle apprend le lendemain que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle ravivent son angoisse. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir-là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin.
Pourtant ni son mari, ni sa meilleure amie ne prennent ses craintes au sérieux. Et alors que Cass elle-même commence à douter face à ses trous de mémoire de plus en plus fréquents, ses angoisses se transforment en terreur.
Mon avis :
Le nouveau B. A. Paris arrive !!!!
Celle qui nous avait tant marqué avec son premier roman très réussi Derrière les portes, glaçant et terriblement addictif, revient enfin avec un nouveau thriller.
17 juillet, Cass, après avoir été boire un verre en compagnie de ses amis, se hâte de rentrer chez elle avant que l’orage qui gronde ne soit trop violent pour l’empêcher de rejoindre son époux Matthew. Ce dernier, pris de migraine, décide d’aller se coucher sans attendre son retour mais en lui interdisant formellement d’emprunter la petite route en forêt trop sombre et dangereuse par cette nuit pluvieuse. Cass, cependant, choisit de prendre ce raccourci et moins de quinze minute avant d’arriver à leur domicile, croise une voiture arrêtée sur le bas-côté. Elle s’arrête, hésite à porter secours à cette jeune femme qui, au volant, ne bouge pas et ne lance aucun signal d’alerte. Tant pis. Préférant ne pas se mouiller et inquiète par la situation (imaginant un piège tordu en se remémorant des vieille légendes urbaines d’agressions), Cass reprend la route jusqu’à chez elle où elle compte prévenir la police. Mais sa mémoire défaillante et dérangée par un texto qu’elle vient de recevoir, elle oublie et part se coucher sans déranger son époux migraineux endormi dans la chambre d’amis.
Au réveil, elle apprend la découverte du corps d’une femme violemment agressée dans sa voiture à quelques mètres de chez eux. Cass est désemparée et s’en veux terriblement de ne pas lui être venue en aide. Cet incident est alors le point de départ à une effroyable descente aux enfers que va vivre Cass, entre perte de mémoire de plus en plus fréquentes, culpabilité croissante, inquiétude de se voir atteinte de démence précoce comme sa mère, et harcèlement dont elle sera victime et dont personne ne voudra prendre conscience.
Défaillances est encore une fois un thriller qu’on a bien du mal à lâcher. Le style de B. A. Paris est là, simple et efficace. Elle nous plonge avec force dans la peau de Cassandra et l’on sent son mal être au point de rendre nous aussi mal à l’aise. Ses inquiétudes quant à ses « distractions » et tout ce qu’elle « pensait » vivre alors que tout le monde autour d’elle s’accordait à mettre ça sur le compte de son état de santé dégradant, m’ont laissé perplexe (est-ce le fruit de son imagination et de son début d’Alzheimer ? Est-elle réellement victime d’un tueur pervers particulièrement malin ?) et m’on évidement fait éprouver cette sensation de malaise que l’on aime tant ressentir dans ce genre de thriller.
Difficile de se faire une idée précise de la situation et sa solitude, autant que le sentiment que le danger se rapproche inexorablement (lequel ???? toute la question est là) accentuent fortement la tension croissante de l’intrigue. Toute l’histoire est du point de vue de Cass et, attachée à ce narrateur peu fiable, on ne peut que douter, même si on est très vite tenté d’imaginer certains aspects…
Toutefois j’ai trouvé Défaillances en deçà de Derrière les portes. Le champ des suspects est très restreint et j’ai d’emblée imaginer le responsable. Ma lecture, bien qu’immersive, s’est faite avec ce sentiment désagréable (et vraiment frustrant) d’avoir déjà, au bout de quelques pages, compris l’essentiel, d’autant que chaque nouvel élément coïncidait avec mes spéculations. Déçue, je suis restée dans l’attente d’un twist phénoménal (et malgré tout crédible) me permettant ainsi de ne pas considérer Défaillances comme une simple lecture dramatique prévisible.
Finalement, le coup de théâtre est enfin arrivé et a réussi à relancer mon idée de l’ensemble. J’ai aimé le tournant pris (même si je me doutais forcément de certains choses) et ce nouvel élan dans le déroulé de la narration. Défaillances est un thriller qui tient bien la route et encore une fois très addictif. Son rythme dynamique, la menace planante et ce sentiment de claustrophobie ont eu raison de mon ressenti définitif.
Même s’il possède quelques défauts, j’ai passé un excellent moment car B. A. Paris nous plonge encore une fois dans un récit ou la paranoïa et la manipulation psychologiques rendent la lecture redoutable !