Il était précisé que le dress code était noir et/ou blanc et qu'il était préférable que je porte des chaussures relativement confortables.
Je savais que le spectacle avait été conçu d'après Ring de Léonore Confino, que j'avais vu et apprécié au Théâtre du Petit Saint Martin il y a quatre ans, dans une mise en scène de l'auteure, avec Audrey Dana et Sami Bouajila. Il lui avait valu une nomination aux Molières en tant qu'auteur francophone.
Je connais le principe du théâtre immersif
où les spectateurs se trouvent au cœur de l’action scénique, avec une grande proximité avec les comédiens, étant parfois quasiment acteurs eux-mêmes.J'aime beaucoup l'ambiance qui se dégage du Cine XII, totalement propice à ce type d'expérience avec son décor 1930, ses escaliers, son bar, la salle aux canapés profonds et sans doute des loges et un espace de répétition.
J'avais respecté le dress code sans prendre garde à m'équiper d'un petit sac pour y conserver appareil photo et carnet de notes. Je n'avais pas prévu qu'un vestiaire nous débarrasserait de tout le superflu. C'était bien la peine d'acquérir un manteau blanc (le noir le semblait triste) spécialement pour l'occasion !
J'ai donc vécu l'expérience en simple spectatrice, et au-delà puisque je me suis aperçue qu'il valait mieux venir à ce spectacle en petit groupe. L
a pièce interroge l’impermanence du sentiment amoureux, les soubresauts de la passion et parfois l’absurdité d’être à deux. Je déconseille de s'y rendre seul. L'expérience dure près de deux heures et on a envie de la partager avec des proches.Chaque spectateur est considéré comme un invité à un mariage ou un baptême et reçoit une rose dont la couleur déterminera son parcours plonger dans les coins et recoins du Ciné XIII. Il y rencontrera des amants, des parents, des couples qui s’aiment à la folie, se maudissent, s’humilient, s’effleurent, se désirent, se lassent et se racontent.
L’immersion est tantôt contemplative tantôt participative avec une implication qui peut devenir sensorielle. Difficile d'en dire plus si on veut préserver le suspense indispensable dans ce genre d'expérience.
Sébastien Bonnabel a bâti une mise en scène qui tient compte des différents espace. Il a exigé des acteurs
un jeu ultra-réaliste pour souligner l’absurdité de situations dramatiques, ce qui est très réussi.Le spectateur va de surprise en surprise. Les comédiens ont une palette d'interprétations surprenantes au service des émotions. Le promesse de
proposer au public une expérience de vie au-delà d’un spectacle sur le couple est tout à fait tenue.Léonore Confino a écrit une trilogie : Ring, Building et Les Uns sur les autres, respectivement sur les thèmes du couple, du travail et de la famille entre 2009 et 2012. Les trois pièces sont publiées aux éditions l’Oeil du Prince.
La Cie du Libre Acteur a été fondée en 2012 sur une approche du jeu développée par Sébastien Bonnabel. La première création de la troupe a été "Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit" de Fabrice Melquiot au Vingtième Théâtre, puis au Ciné XIII en 2015. La connaissance des lieux était une raison de plus pour y créer Smoke Rings qui est le troisième spectacle de la Cie.
Elle rassemble des comédiens issus du théâtre mais ayant développé une expérience parallèle dans le cinéma, la danse, le crique ou la musique. je citerais particulièrement
Marie Combeau qui est aussi chanteuse, violoniste et contrebassiste. La musique, vous le constaterez, tient une place importante dans le spectacle et il faut saluer le travail de conception sonore de Camille Lockhart.Smoke Ringsd’après Ring de Léonore Confino en collaboration avec l’auteureMise en scène de Sébastien BonnabelAvec Marie Combeau, Marine Dusehu, Marie Hennerez, Alexia Saurat, Eric Chantelauze, Philippe de Monts et Stéphane GilettaTous les dimanches à 20h30 du 1er octobre au 17 décembre 2017Puis tous les lundis à 20h du 22 janvier au 26 mars 2018
Au CINÉ XIII1 avenue Junot 75018 Paris - 01 42 54 15 12 - www.cine13-theatre.comEn raison des déplacements par les escaliers le spectacle est déconseillé aux personnes à mobilité réduite.