August Pullman (Jacob Tremblay) est un petit garçon né avec une malformation du visage qui l’a empêché jusqu’à présent d’aller normalement à l’école. Aujourd’hui, il rentre en CM2 à l’école de son quartier. C’est le début d’une aventure humaine hors du commun. Chacun, dans sa famille, parmi ses nouveaux camarades de classe, et dans la ville tout entière, va être confronté à ses propres limites, à sa générosité de cœur ou à son étroitesse d’esprit. L’aventure extraordinaire d’Auggie finira par unir les gens autour de lui.
Après l’excellent Le Monde de Charlie, en 2013, l’écrivain/scénariste américain Stephen Chbosky repasse cette année à la réalisation avec Wonder, adaptation cinématographique du roman éponyme de R.J. Palacio.
A l’instar de son premier film, ce nouveau long-métrage jouit à nouveau d’une histoire excessivement touchante, portée par des personnages extrêmement attachants. La dimension dramatique est néanmoins plus légère, faisant de Wonder un véritable feel good movie familial, là où Le Monde de Charlie était une vraie comédie dramatique. Débutant de manière plutôt banale, le film dévoile un intérêt inattendu dans sa construction segmentée, s’intéressant tour à tour aux différents personnages gravitant autour d’Auggie. Un choix narratif intelligent qui permet non seulement de ne pas s’apitoyer bêtement sur le sort du héros, mais surtout d’offrir aux thématiques de tolérance et d’acception (qui constituent l’essence même de l’œuvre) une résonance bien plus grande. En multipliant ainsi les points de vue, le long-métrage nuance et élargit en effet son propos, accordant à chaque individu, aussi insignifiant soit-il sur le papier, l’importance qu’il mérite. A titre personnel, j’ai par exemple particulièrement apprécié le focus sur la sœur d’Auggie pour le contrepoids émotionnel qu’il apporte au récit.
Pour autant, toutes les scènes ne bénéficient pas de la subtilité nécessaire pour appuyer efficacement le beau message du film. Entre les quelques ficelles qui jalonnent le récit et l’excès de pathos de certaines séquences, l’ensemble manque parfois un peu de retenue, surlignant inutilement ses effets là où un peu de finesse aurait, au contraire, renforcer l’impact général. A moins d’être totalement allergique aux bons sentiments, le tout reste cependant très correct, surtout compte tenu du public visé. Si le film sonne juste la plupart du temps, c’est également grâce à l’interprétation convaincante des acteurs, enfants comme adultes. Plus que Jacob Tremblay, quasiment méconnaissable sous ses prothèses faciales, c’est surtout ici Julia Roberts qui émeut par la dévotion incroyable dont elle fait preuve. A ses côtés, on retiendra aussi la prestation pleine de sensibilité de la jeune Izabela Vidovic, et celle tout en authenticité de Noah Jupe. Tandis qu’Owen Wilson assure, de son côté, avec succès la touche humoristique du long-métrage, l’empêchant de sombrer plus que de raison dans le mélo.
En définitive, malgré son excès de bons sentiments, Wonder s’avère donc être un feel good movie familial particulièrement touchant. Porté par une narration efficace et des personnages attachants, le film est une formidable ode à la tolérance, qui invite autant à l’acception de soi qu’à celle des autres.