Les sondages d'exploration d'une fosse, sous les fondations en pierre de la dernière forteresse en pierre, ont révélé une couche de terre noire privée d'oxygène dans un endroit auquel ils ne s'attendaient pas.
Enfoui dans le sol, il y avait des murs et planchers en bois, des clôtures, poteries et ossements d'animaux, provenant d'une caserne de cavalerie abandonnée. Les pièces fouillées comprenaient des écuries, des lieux de vie, des fours et foyers.
En mettant au jour les matériaux dans l'un des coins de l'une des pièces de vie, un fouilleur bénévole a fait une découverte exceptionnelle.
La terre entourant l'objet a été lentement retirée sous une surveillance attentive pour révéler l'extrémité d'une lame de fer mince et tranchante, reposant dans son fourreau en bois. Au fur et à mesure que les archéologues creusaient, la forme d'un manche et d'une poignée ont émergé lentement du sol noir. Les romains avaient ainsi laissé derrière eux une épée complète à la pointe tordue.
Le Dr Andrew Birley a qualifié ce moment de «très émotif» et a ajouté: «on peut travailler en tant qu'archéologue toute une vie sur des sites militaires romains et, même à Vindolanda, nous ne nous attendions pas une seule seconde à voir un objet aussi rare et spécial tel que celui-ci. C'était comme si l'équipe avait gagné une forme de loterie archéologique".
Rupert Bainbridge, le bénévole qui a fait la découverte, décrit le moment comme intense: "j'étais si excité de mettre au jour un artéfact aussi extraordinaire, surtout quelque chose qui résonne tellement avec l'implantation du fort que nous examinions"
Quelques semaines plus tard, les archéologues de Vindolanda, accompagnés d'une nouvelle équipe de volontaires, ont terminé de travailler sur une pièce adjacente à celle où fut découverte l'épée.
Fait exceptionnel, ils y ont découvert une deuxième épée, cette fois sans poignée en bois, pommeau ou fourreau, mais avec la lame et la soie encore complète et reposant sur le sol exactement où elle avait été laissée des milliers d'années auparavant.
Pour le Dr Birley: "On ne s'attendait pas à avoir ce genre d'expérience deux fois en un mois donc c'était à la fois un moment délicieux et une énigme historique. On peut imaginer les circonstances dans lesquelles il est concevable de laisser une épée derrière soi comme étant rares ... mais deux ?"
Un départ précipité ?
Les deux épées proviennent de pièces séparées, et ont probablement appartenu à deux personnes différentes. L'une des théories est que la garnison a été forcée de partir précipitamment, et dans leur hâte, ils auraient laissé non seulement les épées, mais aussi un grand nombre d'autres objets parfaitement utiles qui auraient eu une grande valeur à leur époque.
Les épées sont vraiment remarquables, mais elles ne forment qu'une partie d'une collection exceptionnelle d'artéfacts laissés dans ces bâtiments de caserne de cavalerie.
Dans une autre pièce, il y avait deux petites épées en bois, presque exactement identiques à celles que peuvent acheter les touristes visitant le mur romain d'Hadrien aujourd'hui.
Des tablettes en bois pour écriture à l'encre romaine, des sabots de bain, des chaussures en cuir d'hommes, femmes et enfants ( voir à ce sujet l'article: "Le butin de chaussures romaines de Vindolanda"), des stylets, des couteaux, des peignes, des épingles à cheveux, des broches et un grand nombre d'autres armes, dont des lances de cavalerie, des pointes de flèches et des balistes, ont été retrouvés abandonnés sur les planchers des baraquements.
Tout aussi spectaculaire: des montures pour chevaux en alliage de cuire, des selles de cavalier, ainsi que des sangles de jonction et des harnais ont aussi été retrouvés. Ils sont dans un tel état de conservation, qu'ils brillent encore comme de l'or et sont presque complètement exempts de corrosion.
Les épées et d'autres objets forment une découverte remarquable de l'une des collections les plus complètes et les plus importantes de ce type de matériel sur un site du Mur d'Hadrien.
Vindolanda: les faits historiques
La Garnison de Vindolanda à cette époque (120 après JC environ) était composée d'une combinaison de peuples, dont la 1ère cohorte de tongres provenant de la Belgique moderne.
Ils ont été rejoints pas un détachement de cavaliers vardules du nord de l'Espagne.
Il est probable que la base comprenait plus de 1000 soldats et probablement plusieurs milliers de personnes à charge, dont des esclaves et des affranchis, représentant l'une des communautés les plus multiculturelles et les plus dynamiques à la frontière de l'Empire romain à l'époque.
Les nouvelles découvertes donnent un aperçu intime de la vie de ces gens qui vivaient aux confints de l'Empire Romain à une époque de rébellion et de guerre avant la construction du Mur d'Hadrien en 122 après JC.
Source:
- Past Horizons: "Roman cavalry finds unearthed at Hadrian’s Wall dig"
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