Pour prendre le taureau par les cornes...
Ce n'est pas le taureau... C'est l'effronté que je m'apprête à affronter.
C'est l'homme... qui a dépassé les bornes !
J'hésite entre le sabre et l'épée...
Pour lui crever l'œil ou lui saper son orgueil.
Il s'est trompé, il m'a trompé... il va ramper bientôt à mes pieds !
Il ne m'a pas écouté, je vais lui arracher les deux oreilles
Il ne m'a pas réchauffé, je vais le priver de soleil.
L'homme est un défaut, l'homme est sans qualité
Quand il n'est pas vain, il s'éprend de la vanité
Il prend ses désirs pour de la volonté, ses délires pour de la vérité.
Il m'indiffère à un point qu'il a du mal à imaginer !
Et il se blesse à chaque fois qu'il ne tient pas sa promesse.
Je lui ai ouvert une porte sans lui dire que j'ai changé d'adresse
Le bougre s'y engouffre comme un animal qui souffre.
Il croit qu'il m'aime alors qu'il s'aime et me déçoit
Il se cherche, c'est pour ça qu'il ne me trouve pas.
J'ai envie de hurler avec les loups : l'homme est mort !
Et c'est moi qui l'ai tué... c'est moi !... pourquoi ?
Parce qu'il m'a tutoyée sans y être autorisé.
Il m'a manqué de respect... il a compromis ma pureté
En souillant mon concept de beauté.
Je ne vais pas le soigner mais le saigner !
Et exhiber ce qu'il a dans la tête, en guise de trophée
Des obscénités, des insanités, des forfaits.
Il a chassé Moïse, crucifié Jésus, pourchassé Mahomet
Et il a l'outrecuidance de se plaindre d'être mal aimé ?
Depuis sa naissance, il passe son temps à offenser l'intelligence
À guetter tous les signes de puissance
Pour spolier, dépouiller, voler... l'air ou la terre d'autrui
Capitaine... ô mon Capitaine
Je m'en vais te trancher les veines
Dans l'arène de Séville, mettre fin à ta vie
La vie de celui qui s'est fait passer pour le nouveau messie.
La vie, le taureau la mérite, mais toi, tu ne la mérites pas.
Auteur interprète : Emeline Becuwe
Scénario : Emeline Becuwe
Actrice : Emeline Becuwe