Petit cours de langage marketing à l’intention de ceux qui négligent la lecture de « Stratégies Magazine » (vous avez tort) : le benchmark désigne la segmentation du public-cible en sous-publics auprès de qui il s’agit de mener une communication adaptée.
Évidemment, la segmentation du public-cible permet, lorsque l’on s’adresse au public des jeunes-branchés-qui-ont-une-approche-trop-métadiscursive-et-complètement-wizz-du-discours-publicitaire (en gros, le public du réseau Cartapub), un peu plus d’audace créative échevelée.
Le saut, l’inconnu, l’inouï, le grand frisson.
Ainsi, le visuel de l’IDTGV à destination du réseau Cartapub est-il particulièrement échevelé.
Mais là, pour le coup, et en hommage à l’anniversaire avec lequel les vieux nous ont cassé les pieds le mois dernier, la longueur des cheveux est proportionnelle à la courtesse des idées.
Voyons l’abyssalement calamiteuse campagne.
Donc, le visuel n°1 :
Avec le commentaire au dos :
Et le visuel n°2 :
Effet de recul annihilé par l’emploi de grossièretés,obsession sexuelle inappropriée pour communiquer sur un moyen de transport (épargnons-nous le rappel culturel de la « métaphore du train qui rentre dans le tunnel »).
Références obscures (quid de la balle de ping pong ?), et inintéressantes, il faut l’avouer.
C’est consternant.
Et d’autant plus raté que les Cartapub ne sont pas distribuées que dans les bars et les discothèques.
On en trouve aussi dans les restaurants branchés et arty-chic.
Et notamment les restaurants branchés des musées.
Donc notamment fréquenté par un public CSP+ d’un âge respectable qui ne peut apprécier que très modérément de voir un gros Tic Tac violet lui faire des blagues de dégénéré prépubère.
C’est une forme nouvelle de désespoir face au ratage marketing.
Avant on avait l’impression d’être pris pour des cons, maintenant, on a l’impression d’évoluer dans un monde de cons.
Communiquer sur le train ça n’inspire pas grand-monde, manifestement, ces jours derniers.
Parce que la pub de la SNCF sur la carte senior laisse également perplexe avec la nana pas si vieille qui court sur un tapis roulant en téléphonant, sculptant, peignant…
Quel problème psychologique profond peut bien cacher cette hyperactivité ?
La peur d’être face à soi-même ?
La haine des autres ?
La difficulté de meubler sa vie en-dehors du boulot ?
La jouissance de la consommation poussée à son comble ?
Pas un modèle enviable, en tout cas.